vendredi 3 avril 2020

Technique culinaire avancée

Nouvelle technique culinaire après celle du tire-languette qui m’avait permis de servir un savoureux pot’je vlees

N° 0


Cette fois-ci, c’est cet instrument particulièrement évolué que j’ai utilisé :

N° 1


Il n’était néanmoins pas le seul, un autre intervenant s’est montré bien utile.

N° 2


Le numéro 1 a fait merveille pour m’ouvrir les portes du Pays Basque.



Et j’ai pu constater que si, comme je l’ai avoué à propos du Basa Jaun, je ne parle pas la langue basque, en revanche la langue basque me parle !

Le numéro 2 est venu à la rescousse dans mon extraction des deux guindillas destinés à agrémenter les assiettes du bocal où ils étaient reclus.


LA RECETTE :

Ingrédients :
- 1 boîte de langue de porc basque cuisinée dans une sauce aux poivrons de Navarre (entière)
- 1 bocal de guindillas (2 piments)
- 2 grosses pommes de terre
-  piment d’Espelette (2 pincées)

Process :
Réchauffer la langue de porc basque aux piquillos dans une casserole à feu doux.
Cuire à la vapeur les deux pommes de terre épluchées et coupées en deux en les déposant sur une marguerite perforée étalée au fond d’une casserole sur une couche d’eau à efflorescence (compter une vingtaine de minutes)
Dresser les tranches de langue arrosées de leur sauce - partagées équitablement! - sur deux assiettes en y accolant deux morceaux de pommes de terre, séparés par un piment vert, que l’on parsèmera d’une pincée de piment d’Espelette.

langue de porc basque
Cul noir, langue noire ?


Un pain maison au levain (nouveau-né âgé de deux semaines…) cuit sur une pierre permettait de saucer agréablement.

pain au levain
Levain cœur...



mercredi 1 avril 2020

À la recherche du Pain perdu - La Tartine disparue

Longtemps, je me suis levé trop tard. Je différais le plus possible le moment de m’extraire péniblement des draps si douillets dans lesquels j’étais emmitouflé jusqu’aux yeux - alors que le soir je renâclerai tout autant pour me glisser à nouveau en leur sein, anxieux devant ce voyage dans l’obscurité où je serai ballotté malgré moi dans des lieux inconnus suivant les caprices de Morphée. Afin de rattraper les minutes perdues et arriver à l’heure, à l’école ou au lycée les premières années, au travail plus tard, je sautais le déjeuner, ce qui n’était pas une privation pour moi, dont l’appétit n’apparaissait qu’en milieu de matinée, heure à laquelle il m’était fort difficile de le satisfaire mais dont mes occupations me distrayaient suffisamment pour ne pas prêter attention aux jérémiades de mon estomac que mon manque de réaction ramenait vite au mutisme, d’autant plus qu’il se doutait bien que le repas de midi compensera largement cette diète furtive.
Puis, plus tard, cédant lâchement à toutes les pressions aussi bien familiales que diététiciennes, je me suis résolu à prendre le temps de savourer un croissant les jours fastes, ou plus simplement une tranche de pain à la mie foisonnante d'une appétissante couleur crème cernée par une coque dorée craquant sous la dent, découpe grillée ou non suivant mon humeur ou ma paresse mais toujours tartinée d’un bon beurre de préférence demi-sel.
Mais voilà, en cette période difficile, l’approvisionnement en baguettes craquantes ou en miches rebondies se révèle bien difficile.
Aussi ma bonne Françoise maîtresse de maison s’est résolue à endosser le tablier de mitron domestique, et son premier pain est sorti du four.

Il s’agissait d’un pain réalisé avec une pâte à forte hydratation reposée 24 heures et cuit au four à 220 °C dans une cocotte d’abord à couvert pendant une quarantaine de minutes, puis à découvert un quart d’heure.
Le résultat était fort convenable.

Le pain sorti de la cocotte : magique !


Pour faire honneur à cette production nous avons ouvert un bocal de gigourit, cette spécialité charentaise à base de couenne et de sang.



Fameux avec des cornichons du jardin maison bien parfumés d'herbes et d'épices !


gigourit, pain maison
La tartine retrouvée




Le pain suivant, réalisé avec 80 % de farine d’épeautre d’une ferme tourangelle, fut cuit sur une pierre.

pain à l'épeautre
Salut l'épeautre !


Certes son aspect peu glamour n’est pas sans rappeler le triste pain allemand KK de la Première Guerre mondiale, le Kriegskartoffelbrot (y a pas que d’l’épeautre…)

pain kk

dont les Français, bien entendu gavés de pain blanc

pain KK

se moquaient tant.




Qu’importe, sa saveur était très agréable. Et ( effet madeleine pain de Proust ? ) cette miche domestique m’a ravivé le souvenir d’un pain d’épeautre, d'ailleurs aussi compact, mais quant à lui sorti visiblement d’un moule à cake, vendu par un paysan boulanger sur le marché de Thouars dans les Deux-Sèvres, et qui avait été entamé avec méfiance avant d'y découvrir un goût de revenez-y....
 .
La quête continue...
Pour cela une arme de boulange massive : un sac de farine boulangère de tradition de
25 kg provenant des Moulins de Versailles.



Il faut de la matière pour pouvoir écrire les nouvelles pages du volet Le Pain retrouvé !

dimanche 29 mars 2020

Minche in sait pon qui ch'est qui t'minjra !

Je n’ai pas perdu le Nord.
Ma boussole m’a orienté vers le réfrigérateur.
En altitude, j’ai découvert un bocal de pot’je vlees.



Dans les bas-fonds grelottait un sac de frites surgelées déjà à moitié entamé. Il ne restait plus qu’à sortir la friteuse - malheureusement avec une cuve emplie pour une fois d’huile d’arachide et non de blanc de bœuf… -, et en route vers les Hauts-de-France !

 pot’je vlees, frites
Coalition poulet, porc, lapin, veau


Ch'est du lèque mes louppes!

jeudi 26 mars 2020

Chipotlons dans l'assiette

Par ordre d’entrée en scène

> Une bouteille d’huile d’olive banale mais convenable, de la Carapelli Bio Vivace.



> Trois gousses d’ail fumé d’Arleux.



> Un bocal du savoureux Chipotle Ketchup de Stonewall Kitchen.



Ce ketchup odoriférant préparé par une excellente maison du Maine aux États-Unis est vraiment un délice avec son abondance de parfums bien dosés (nectar d’agave, citron vert, poivron rouge, ail, oignon, coriandre et surtout piment chipotle fumé qui confère tout ce qu’il faut de force pour relever les mets sans pour autant écraser son entourage).

Sur le site de vente américain figure une recette qui me fait bien envie. Un jour peut-être...



Ingrédients :
5 boîtes (15,5 onces) de haricots (une combinaison de noir, de rognon rouge, de cannellini ou de Great Northern)
1 tasse de ketchup au chipotle de Stonewall Kitchen
1/2 tasse d’eau
1/2 tasse d’oignon, haché
1 boîte (4,5 onces) de piments verts, hachés et égouttés
4 morceaux de bacon, cuit et émietté
1/4 tasse de cassonade
1 cuillère à café de moutarde en poudre
1 1/2 cuillère à café de sel
1/2 cuillère à café de cumin
Cuisson :
Préchauffer le four à 180 °C.
Mélanger tous les ingrédients dans une casserole huilée. Couverture.
Cuire au four de 45 à 60 minutes. Servez chaud ou à température ambiante.


> Un paquet entamé de pâtes Mafaldine de Rummo




Une poutargue de muge préparée par Lou Mujou à Port de Bouc.



Eh bien non, je n’ai pas stocké de la poutargue en plus de ma réserve (d’ailleurs très modeste, trop modeste…) de pâtes. Il s’agit d’une photo extraite du site du producteur ! Une poutargue d’une qualité remarquable, regorgeant de fragrances et dépourvue de cette amertume que j’ai parfois rencontrée dans ce produit, vraisemblablement quand la poche avait été mal parée.



LEVER DE RIDEAU


ACTE I :
Je hache les gousses d’ail
Je pose une poêle sur un feu doux, y verse un trait d’huile d’olive dans laquelle je pousse l’ail jusqu’à une légère coloration que je stoppe en retirant du feu et en ajoutant trois cuillerées à soupe de ketchup. Je réserve.

ACTE II :
Je plonge les pâtes dans une casserole d’eau bouillante salée où elles vont cuire pendant 8 minutes.
Pendant ce temps je découpe des tranches fines de poutargue à l’aide d’une mandoline. Si je me goinfre l’entame c’est bien évidemment pour la bonne cause : contrôle de qualité avant usage.

ACTE III :
Je sors les pâtes avec une louche à spaghetti pour les verser directement dans la poêle que j’ai replacée sur le feu. Un petit pochon me permet d’arroser avec un peu d’eau de cuisson des mafaldine. Je brasse à l’aide d’une grande cuillère en plastique afin de bien répartir la sauce.

ACTE IV :
J’éteins le feu et parsème des lamelles de poutargue. Je fais tomber quelques gouttes d’huile d’olive.


RIDEAU




poutargue, pâtes,ketchup, chipotle, ail d'Arleux
La poutargue respectueuse


Applaudissements.
La critique est unanime : un régal !

mardi 24 mars 2020

Pic et pic et épigramme, ce sera bon !

L’épigramme femelle se clame avec vigueur.
L’épigramme mâle se terre dans le silence des agneaux.
L’épigramme femelle est troussée par un lettré.
L’épigramme mâle est paré par un boucher.
Ils n’auront jamais d’enfants ensemble, mais ils ont en commun de nous réjouir par leur saveur.

Si je dispose de tout un gynécée d’épigrammes dans ma bibliothèque, le seul mâle en ma possession se les gèle dans un bac de mon frigo.

épigramme d'agneau
Bel épigramme mâle


T’en fais pas, je me charge de te réchauffer !

épigramme d'agneau
Mis sur le gril


Mon épigramme sur la planche est parsemé de piment d’Espelette. Il n’y a pas de raison que le mâle soit de son côté dépourvu du piquant qui caractérise la femelle…

épigramme, agneau
Quand l'agneau fait le zèbre...




Qui dira que je ne suis pas prévoyant ? La veille j’avais été en Vendée chercher des mojettes pour accueillir comme il se doit mon viril limousin. Une Vendée ensachée dans mon placard…




Trempés une nuit, ces haricots ont été mis à cuire pendant une heure et demie à feu doux…

mojettes
Le fin des haricots


Une noix de beurre demi-sel, un tour de moulin de poivre, et zou, je peux poser un accompagnement roboratif à côté de la planche sur laquelle j’ai tranché la viande en deux parts.
Mes mojettes applaudissent mon épigramme. Mais ce sont des fayots !

dimanche 22 mars 2020

...suite

Après 12 jours de confinement...

En pleine fermentation !

Breakbreakfast, c'est supper !

Je disposais de tous les ingrédients pour servir cet appétissant breakfast écossais :



Sauf que pour deux, ça faisait un peu trop…
Alors j’ai fractionné le breakfast. Et il est devenu supper !


Jour 1 : Black Pudding + Pork Sausages



Le black pudding à base de sang, de flocons d’avoine et de chapelure, bien parfumé d’épices, d’herbes et d’oignon frit était un régal pour moi.
Les saucisses avec leur importante proportion de chapelure de biscotte étaient plus déroutantes pour un palais français, néanmoins pas désagréables.
J’ai accompagné le tout du contenu d’une boîte de baked beans in tomato sauce, d’ailleurs plus britannique qu’écossaise.

Jour 2 : Lorne Sausage Sliced



Cette saucisse carrée traditionnelle écossaise mélangeant bœuf, agneau et chapelure est fort goûteuse. Poêlées sur une noisette de saindoux, les tranches engendrent de croustillantes réactions de Maillard regorgeant d’arômes. Ce produit doit faire merveille entre deux tranches d’un pain de mie que j’ai regretté de ne pas avoir sous la main…

Jour 3 : Unsmoked Back Bacon Sliced



…un bon bacon que j’aurais peut-être dû laisser cuire encore plus longtemps afin de le rendre très croustillant !
Tout naturellement, des œufs sur le plat s’imposaient…



Jour 4 : Cumberland Ring Sausage + Pork & Herb Sausage



Eh oui, ce jour, assortiment de deux variétés de saucisses, l’une se caractérisant par sa forme en spirale un peu loupée en ce qui concerne mon exemplaire, mais les deux à base de porc avec la présence de la sempiternelle chapelure de biscotte et bien plus parfumées par les épices et les herbes, en particulier de la coriandre, que la simple pork sausage.

Jour 5 : Haggis



Pour terminer en beauté, mon cher haggis, mais cette fois-ci il n’était pas venu en habit de cérémonie.
Sorti de sa vulgaire poche et réchauffé 3 minutes au micro-ondes, il était néanmoins parfait. Et comme de plus je disposais d’un arrivage de panais du jardin, ce légume traité en purée m’a fourni un accompagnement idéal.
Autant dire que ce jour la reine Stuart n’était pas ma cousine !