Il y a quelque temps, j’avais dégusté une bonne côte de porc
Kintoa.
Aujourd’hui, ce sont ses sœurs qui passent à la casserole.
« Comment, à la casserole ?
- Pas exactement, à la poêle plutôt…
- Je l’espère bien ; à poêle les sœurs de la côte, à poêle ! »
Il va sans dire que je ne cautionne pas les propos vulgairement
machistes du grillon du foyer. On ne pouvait que s’attendre à une telle
déplorable attitude de la part d’un bouffeur de mégots du métro parisien. Je
suppose cependant que voir tous ses mélodies de virtuose de l’archet
égrenées pour charmer sa femelle prises par celle-ci par-dessous la
jambe est une constatation qui n’est pas étrangère au développement de sa misogynie. Mais comment pourrait-elle faire
autrement, elle qui se trouve avec l’oreille placée sur le tibia ?
Je laisse la bestiole dépressive, mais sexiste, regagner le
confinement dont elle n’aurait jamais dû sortir. Est-ce elle que j’entends
murmurer :
Dans ma niche creuse,
Ma natte boiteuse
Me tient en prison.
Quand l’insecte rôde,
Comme une émeraude,
Sous le vert gazon,
Moi seul je m’ennuie ;
Un mur, noir de suie,
Est mon horizon.
?
Non, bien sûr… Théophile Gauthier, sors de cette bête quand
il est encore temps !
Je reprends le déroulement de mon plat. Zou, à poêle les sœurs !
Pour les personnes intéressées voici la recette :
La côte a la cote
- côtes de Kintoa : 3 unités
- sel : qsp
- beurre : 0 gramme
- huile : 0 centilitre
- poivre : 0 gramme
- autre chose : 0 gramme
feu fort, temps : qsp
Le résultat est parfait.
Mes belles sœurs |
Il convient quand même de préciser :
une poêle, une poêle, mais une en acier !
Reste à définir le comité d’accueil de ces sœurs bien
dorées.
Eh bien ce sera une sorte de coleslaw réalisé avec de la
choucroute crue (faut bien l’écouler, et son acidité fera merveille en contrepoint
du gras ambiant), quelques carottes râpées et deux oignons blancs nouveaux ciselés.
Le mélange est assaisonné d’huile vierge de colza, de vinaigre Melfor et de
moutarde à l’ancienne.
Les sœurs vont danser le coleslaw |
Y a plus qu’à prendre ces sœurs de la côte à l’abordage
en brandissant nos coutelas.