Ceux dont les prix enflent outrageusement sous prétexte que dans les festivités l’on ne regarde pas la dépense… Or quand je me mets aux fourneaux, c’est pour me donner du plaisir, tenter de régaler ma dîneuse et néanmoins épouse, ou, plus difficile encore, parvenir à délecter une tablée. Mais en aucun cas mon objectif serait d’étaler un standing qui de toute façon ne correspondrait pas à une réalité. Non je ne veux pas fêter plus haut que mon Kub !
C’est particulièrement vrai pour des produits comme la truffe et le homard qui ne sont pas à leur apogée gustatif en cette période.
Aussi, voyant en ce début de mai, j’ai fait ce qui me plaisait : partager un souper autour d’un homard.
Ce homard breton était visiblement encore en forme sur l’étal du poissonnier ; il m’a plu, je ne sais si je lui ai plu autant, mais ça y est, il est chez moi. Il va faire un séjour d’un couple d’heures au réfrigérateur.
C’est le moment de passer à l’acte. Je sors la bête de son antre frisquet. Je pensais que le froid l’aurait mis plus ou moins en hibernation, mais que nenni ! Mon homard gesticule à tout va, tente une évasion à reculons de la plaque où je l’ai allongé.
Homard en fuite |
Du coup, c’est carrément au congélateur que je lui donne un sursis d’un quart d’heure.
L’eau continue à bouillir dans le faitout, abondamment salée et parfumée par des feuilles de laurier, des branches de thym et des grains de piment de la Jamaïque. J’évacue la bête un peu moins agitée, encore que… Je sens qu’il ne faut pas barguigner. Je plonge le homard dans l’eau bouillante. Après tout, il évite ainsi d’être pourfendu par la lame impitoyable d’un homard-killer.
Je le laisse 14 minutes, le dépose sur une plaque.
Cardinalisé |
Mais les pinces demandent une cuisson un peu plus longue. Je les sépare du corps de l’animal et les replonge dans l’eau bouillante 3 minutes.
Pince droite et pince gauche sont sur un plateau |
Mon homard cuit à point, tout au moins je l’espère, peut refroidir et être réservé.
Pour l’accompagner, je prépare une sauce cocktail. Je commence par monter une mayonnaise dans un bol avec un jaune d’œuf, une petite cuillerée de moutarde mi-forte et moitié huile d’arachide et moitié huile d’olive, ajoutant de temps à autre quelques gouttes de jus de citron. J’incorpore ensuite la moitié d’une petite boîte de concentré de tomate et deux petites cuillerées de piment d’Espelette. Je termine avec une bonne cuillerée de whisky, un Rock Oyster moyennement tourbé et fortement iodé qui me paraît particulièrement apte à tenir compagnie à des fruits de mer.
Je présente les moitiés de homard sur chaque assiette avec un buisson de pousses d’épinard et de feuilles de roquette que j’arrose de quelques gouttes d‘huile d’olive herbacée et de jus de citron.
Homard reçu à un cocktail |
Pas besoin de fêtes pour faire la fête !