dimanche 3 décembre 2017

Épaule glandue

Je me suis acheté une Paletilla Bellota 100% ibérico puro, ce que je traduirai, parlant l’espagnol comme une vache française, par Épaule Glandue 100% pur espingouin.
Elle est entrée chez moi en montrant patte noire…
L’épaule est d’un prix plus raisonnable que le jambon et d’expérience me parait aussi goûteuse – présentant peut-être une proportion un peu supérieure de gras, ce qui ne me rebute personnellement pas le moins du monde, mais offrant en revanche l’avantage d’être moins volumineuse que son frère arrière, ce qui est un avantage pour une consommation familiale en petit comité à ne pas éterniser…

Je viens d’entamer cette pièce à l’aide de ma rapière spécialisée, mais avec une technique qui l'est moins...

Bellota, pata negra, épaule, découpe
Dans son carcan...


Pour  épauler cette épaule espagnole, j’ai fait appel aux brigades internationales :

Concombres sauvages du Liban en pickles
Cresson bien français né en Essonne
Huile lusitanienne, don d’un ami d’origine portugaise la produisant avec les olives de sa propriété familiale (merci à lui !)
Vinaigre balsamique traditionnel de Modène (hélas je ne connais personne natif de là-bas…)



paletilla bellota, concombre sauvage, salade de cresson
Assiette de Paletilla Bellota

Nous fûmes bombardés de saveurs et d’arômes..

vendredi 1 décembre 2017

Douces caillettes


Ô mes caillettes ! Que vous étiez  douces !

Vous êtes arrivées chez moi en chantant :

Nous sommes deux sœurs jumelles
Nées sous le signe du Lyon
Mi fa sol la mi ré, ré mi fa sol sol sol ré do


Je vous ai laissé vous réchauffer encore emmitouflées. Vous avez barboté dans le bain-marie que j’avais préparé avec amour.
Pendant ce temps je vous avais dressé un douillet lit doré avec des tranches de bintjes sautées à cru en compagnie de fines découpes à la mandoline d’oignon et d’ail dans un mélange d’huile d’olive et de beurre.
Je vous y ai posées avec délicatesse et ferveur et vous en êtes sorties tout attendries.

caillettes
Mes sœurs jumelles


Tu parles d’une couche confortable ces patates qui puaient l’ail. Bonjour le romantisme ! Autant s’allonger à même le sol sol sol ré do !

jeudi 30 novembre 2017

Tendre biche


Ô, ma biche ! Que tu étais tendre !
Oui, je suis devenu captif de ton doux filet…
Mais maintenant c’est à toi d’être ma prisonnière. Je t’ai saisie promptement sur toutes les faces. Puis pendant que tu te reposais doucement dans la tiédeur des  120 °C de ta geôle, ô ma belle allongée, je t’ai préparé une aigre-douceur dont je t’enduirai.
J’ai fait fondre une échalote finement hachée sur une larme d’huile d’olive, puis ai ajouté un verre de compote d’airelles, deux cuillerées de vinaigre balsamique traditionnel de Modène et une petite cuillérée de fond de veau. J’ai commencé une réduction de ce mélange en y plongeant une feuille de laurier et une tige d’origan.
Puis, quand cette sauce a commencé à devenir nappante, j’y ai incorporé des grains de poivre rouge de Kampot écrasés grossièrement au mortier. J’ai réservé pendant que cuisaient dans l’eau bouillante salée les spätzle et que je faisais sauter des chanterelles au fond d’une poêle dans un mélange de beurre et d’huile d’olive.
Je t’ai sortie, ma biche. À ce moment, il m’a fallu trancher. Tu étais encore plus tendre que je ne l’espérais.
Je t’ai déposée à côté d’un nid douillet de spätzle toutes barbouillées de la noix de beurre que j’avais fait fondre dans ton ancienne couche. Les chanterelles furent ajoutées après avoir été assaisonnées d’une pincée infinitésimale de cinq-épices -dont la légère touche anisée se marie particulièrement bien avec des champignons-. L’assiette était pleine. Alors j’ai déversé la sauce aux airelles dont j’avais retiré le laurier et la branche d’origan.
filet de biche, airelles
Tendre biche


Ô, ma biche,  que tu étais belle parée de ce sombre rubis ! Que les trompes des chanterelles accompagnées du chœur des spätzle sonnent pour chanter  tes louanges !

En grande pompe

Toujours à votre service, le Chef Chaud-Rond vous prodigue aujourd’hui des conseils pour faire la fête en grande pompe.

Deux solutions :
  1- Confier la réalisation à un professionnel
  2- Être son propre fournisseur

Solution n° 1

Voici la grande pompe telle qu’on peut la trouver dans le commerce.

grande pompe
Grande pompe

On conviendra que ce n’est pas l’idéal. Vous risquez même de passer pour le clown de service.


Solution n° 2

La grande pompe offre une toute autre allure.

pompe aux gratons
Grande pompe


Comment obtenir ce résultat ? Eh bien, c’est tout simple. Moi, Chef Chaud-Rond, je vous en donne la recette :

Ingrédients

300g de farine T45
2 c. à café rase de sel
3 c. à café rase de sucre
15g de levure boulangère
125g de beurre
3 œufs
10 cl de lait
200g de gratons

Process

Dans un saladier, mélangez les ingrédients pour la brioche : la farine, le sel, le sucre en poudre.
Ajoutez le beurre ramolli
Ajoutez la levure boulangère délayée dans un peu de lait tiédi, puis travaillez la pâte avec les doigts
Ajoutez 3 œufs entiers puis pétrissez bien la pâte
Ajoutez le lait et mélangez de nouveau
Ajoutez 200g de gratons  et incorporez-les dans la préparation
Couvrir la préparation d'un linge et laissez reposer au moins 2h
Préchauffez votre four à 180°
Vérifiez que votre préparation soit bien levée, et disposez la sous forme de couronne ou simplement de boule sur une plaque recouverte d'un papier cuisson
Badigeonnez de jaune d'œuf
Laissez cuire une trentaine de minutes en surveillant régulièrement *

Vous vous en régalerez !

pompe, gratons, Bourbonnais
Pompe inspirante


De plus, vous ne dépenserez que moins de 9€, à savoir :
4€ de gratons
1,5€ d’œufs
1,2€  de beurre
90 centimes de lait
60 centimes de farine
30 centimes de levure
7 centimes de  sucre
Ɛ centimes de sel

alors que la première solution revient à 89 € !



*N.D.L.R.
Honte au pseudo-chef Chaud-Rond qui a pompé la recette de la pompe aux gratons sur le site de la maison Bobosse.



mardi 28 novembre 2017

Magret et les cinq marteaux

Magret était encore allongé

canard,magret
Mon ami Magret
quand sa femme poussa la porte de la chambre et déclara d’un ton affolé :
« Regarde ce que j’ai trouvé sur le paillasson en rentrant des courses ! »
Il vit entre ses mains ce qui lui parut à prime abord inoffensif : cinq navets blancs.
« Mais, Louise, ce ne sont que des légumes… Pas de quoi avoir peur !
- Tu ne comprends pas. Je suis certaine que c’est un message, une menace. Quelqu’un désire se venger de toi et veut te le faire savoir. Peut-être aussi qu’ils sont empoisonnés et que l’on espère que nous les mangerons. J’ai peur ! »
Le commissaire serra Madame Magret dans ses bras et déposa un baiser maladroit. Les cheveux de la tête blottie contre sa poitrine lui chatouillèrent les narines. Il éternua. Elle lui avait transmis son angoisse, pourtant il se força à dire en souriant :
« Hum, je crains que le froid et le brouillard de cette journée d’hiver soient plus redoutables que quelques malheureux légumes. Mais pour te rassurer je vais porter ces navets au labo de la maison pointue. J’y vais tout de suite. »
Il enfila son épais manteau doublé à carreaux.

canard, magret
Motif peau-de-canard
Quand il se retourna pour fermer la porte, le visage de Madame Magret affichait un pâle sourire contraint.

Il avait vraiment pris froid. Après avoir donné les navets au labo et insisté pour que Moers lui communiquât des résultats rapidement, il se réfugia dans son bureau surchauffé. Ce qui ne l’empêcha pas de tisonner le vieux poêle et de se laisser rôtir. Dans un demi-sommeil, il tentait de réfléchir sur une interprétation plausible. Qui, et surtout pourquoi ? Mais aucune idée ne lui venait.
Pris d’une inspiration soudaine, il se saisit de son téléphone. Il lui fallait être secoué. Qui de mieux pour ce faire que le commissaire San-Antonio dont le bureau se trouvait au bout du même couloir que le sien ? Son entrain et sa gouaille feraient sûrement merveille pour le tirer de la déprime dans laquelle il se sentait sombrer… Et puis San-Antonio avait l’esprit vif, il saurait peut-être rapidement résoudre l’énigme.
« Allo…  San-Antonio ? Alors parfait, Maigret à l’appareil, j’aurais besoin de vous pour me donner un coup de main si vous en êtes d’accord.
- No problem, mon Julot. Mais appelle-moi San-A, ça se fait entre voisins de palier. Bon, j’arrive fissa ! »
Magret alluma sa bouffarde de bruyère préférée et commença à aligner quelques autres pipes sur son bureau à côté de la blague bourrée de tabac gris. Il n’avait pas fini de les poser quand la porte du bureau s’ouvrit sur un San-Antonio ébouriffé.
« Excuses, je n’ai pas eu le temps de me recoiffer. J’étais en peine action avec Martine, tu sais la nouvelle secrétaire, la blonde avec des grands yeux et un petit Q.I., mais j‘ai interrompu, les amis d’abord.
- San-Antonio, vous voulez donc rivaliser avec ce Simenon que j’ai arrêté l’autre jour et qui se vantait au cours de l’interrogatoire d’avoir partagé la couche de 10000 femmes...
- Simenon, que tu as relâché peu après...
- Oui, bien que cet écrivaillon ne me soit pas paru très sympathique, il fallait bien, car il était victime d'une dénonciation calomnieuse. Par une femme… Sans doute l’une des 10000 ! Commissaire, faîtes attention qu’il ne vous arrive pas même mésaventure.
- Bof, moi, je ne poursuis pas les femmes, ce sont les femmes qui me poursuivent.  Mais fi de ce pauvre Simenon, raconte moi plutôt pourquoi tu m’as quémandé… »
Magret était encore en train d’expliquer son désarroi et l’émotion de son épouse quand on posa sur son bureau les résultats du labo.
« Il semblerait qu’aucune substance étrangère n’ait été détectée. De braves racines toutes fraiches cueillies il y a à peine quelques heures. C’est déjà ça…  Alors, San-Antonio, vous n’avez toujours aucune idée ?
- Oh, moi, je suis de la ville, alors quand on me dit navet je pense plutôt au cinéma. Mais j’y songe, Bérurier, lui, il se trouverait plus sur son terrain. La terre bien grasse comme ses plaisanteries, ça le connait. Je l’appelle, il sera là dans cinq minutes. »
Bérurier franchit la porte du bureau de Magret, tentant maladroitement de réintégrer au sein de son pantalon tirebouchonnant un pan de sa chemise rapetassée et maculée d'un reste de bourguignon, trébucha sur la bûche de chêne en attente à côté du poêle, se rétablit en posant sa main sur la surface brûlante, poussa un hurlement, puis se mit au garde-à-vous devant Maigret.
« Mes hommages, Monsieur le commissaire ! Je… »
San-Antonio l’interrompit :
« Commence par refermer ta braguette, gros !
- Ben, Sana, c’est que ta blondasse, tu l’as laissée en manque, alors j’ai voulu poursuivre l’œuvre inachevée…
- Tu as bien fait, ô, toi qui fut à mezigue ce que Salieri fut à Mozart. Mais, à propos de requiem, regarde plutôt ce qui reposait sur le paillasson de notre ami Magret. »
Bérurier s’empara des cinq formes blanches et oblongues, les tâta, les soupesa, les renifla, les bascula, les fit choir, les ramassa, les flaira, les inspecta, les fit rouler sur le bureau, fit tomber une pipe qui se cassa, ramassa les morceaux, s’excusa, reprit les choses en main, s’en débarrassa et affirma d’un air docte :
« Ce sont des navets.
- Certes, mais encore ?
- Ben, cette variété, on en cultivait à Saint-Locdu-le-Vieux. Ce sont des navets-marteaux. Ma Berthe, elle te les prépare, que tu vas tomber en extase .Chaque fois qu’elle m’en fait, je bave comme un boxer devant son pâté !
- Eh, Dugland, on dit la pâtée pour un clébard, pas le pâté.
- On va pas se mettre à discuter du sexe des angles ! D’abord, ton bestiau, il va encore plus couler des babines devant un beau pâté en croute que devant une ragougnasse. Alors j’ai donc raison. »
Maigret intervint :
« Mais foin de considérations sur la botanique et la gastronomie, n’avez-vous pas une idée de ce qui se cache derrière ce dépôt, Monsieur l’Inspecteur Bérurier ?
- Moi, ce que j’en dit, sauf votre respectueuse, Commissaire, c’est qu’il ne faut pas vous mettre la rate au court-bouillon. Zavez reçu un bon produit, profitez-en ! Tenez, je vais vous refiler la recette de ma gravosse. Mais surtout, ne lui dites pas ! Elle croit qu’elle est secrète, mais je l’ai regardé faire en loucedé… Elle pose les navets épluchés coupés en deux dans une casserole, ajoute une cuillerée de miel d’acacia et une de sucre, une bonne noix de beurre, une pincée de sel, recouvre d’eau à mi-hauteur et presse un demi-citron au-dessus de tout ça. Elle met sur le feu avec un couvercle qu’elle enlève quelques minutes après. Et vas-y que je te cuis jusqu’à ce ça soit aussi sec que le désert du Ça Ira. Vous voyez, c’est bête comme schnouf à réussir ! »
Magret n’écoutait ce discours que d’une oreille distraite. Il était en pleine réflexion.
"Ne m’avez- vous pas dit, Inspecteur, que ces légumes étaient surnommés marteaux ?
- Si, on en trouve des graines chez...
- Je ne vais pas en planter sur mon balcon du boulevard Richard-Lenoir. Ce qui m’interpelle, c’est que ce nom me rappelle quelque chose. Il y a quelques années j’ai arrêté les frères Marteau, Joe, William, Jack et Averell. Mais pourquoi cinq, ils n’étaient que quatre ? Peut-être leur mère ? Oui, Ma Marteau, morte de chagrin après leur incarcération… Je ne peux laisser Louise seule, je cours la rejoindre.
- Eh, Monsieur le Commissaire, je n’ai pas fini pour les navets-marteaux. Ce qui va le mieux avec, c’est le canard. Du magret, mais pas poulet, du vrai magret, pas un comme vous,  enfin je ne veux pas dire que vous soyez un faux, bref, vous m’comprenez… Ma B.B. les pare, elle enlève du gras, elle pourrait en faire autant sur elle, quoiqu’après tout c’est plus confortable, la viande se met côté peau sur le dessous, je précise, je ne parle plus de la Berthe, mais de la bête. Et surtout elle fait une sauce, là, elle, c’est ma Berthe, pas la bête, dont vous allez vous lécher les narines. Dans la casserole, elle verse le reste d’une bouteille de jaja qu’elle n’a pas fini d’écluser sur de l’échalote hachée finement qui a sué dans du beurre. Elle fait réduire et ajoute deux petites cuillérées de miel et autant d’un fond de veau brun concentré conservé dans un petit bocal au fond du frigo. Fameux ce produit, je peux le dire après m’en être fait une tartine croyant que c’était de la confiture. Ah qu’est-ce qu’elle était entrée en pétard ce jour-là, la Grosse ! Quand la sauce est bien nappante, elle y balance plein de poivre qu’elle m’a demandé de moudre, la feignasse. »
Bérurier leva la tête, sorti de son extase culinaire. Magret n’était plus là.
« Ben merci de votre intérêt, pas la peine de me poser des questions si c’est pour ne pas m’écouter ! »
Il voulut se tourner vers San-Antonio pour continuer sur les mérites culinaires de sa conjointe. Mais lui aussi  était parti. Vexé, il marmonna :
« Bon, je vois que la bonne bouffe n’intéresse personne ! »

Magret arrive essoufflé au pied de l'escalier qui monte vers son appartement. La concierge lui barre le passage.
« Ah, Monsieur Magret, il faut que je vous dise, l’immeuble n’est plus sûr. On a volé la livraison que Monsieur Roger, vous savez, le marchand de légumes de la rue de la Roquette, avait laissé sur leur palier pour vos voisins du dessous absents de chez eux. Cinq malheureux navets, qu'ils avaient commandés, et on les leur a volés… Quelle époque !
- Chère Madame, n'oubliez pas d'ajouter : que fait la police ? »

Deux heures plus tard, Magret pouvait entamer cette assiette posée devant lui sur la table :

canard, magret, navets marteaux
Canard aux navets façon Berthe


dimanche 26 novembre 2017

Une lotte pas pâllote

…pourtant lotte pâlotte avant la cuisson, après que j’ai dépouillé une queue de baudroie de sa peau et sa membrane puis levé les filets. Ils étaient même carrément d’un blanc immaculé, les six pavés que j’en avait tirés et qui patientaient sur la planche, simplement  arrosés de quelques gouttes de jus de citron et parsemés d’une pincée de sel fin.
Pendant que ces morceaux se raidissaient dans leur coin, j’ai mis à fondre à feu doux une sauce réalisée à la fin de l’été avec des tomates du jardin, parfumée avec de l’échalote et des herbes de même provenance et relevée d’épices d’origine plus lointaine (lesquelles ? j’avoue que je ne me souviens plus de mon inspiration du moment…) que j’avais congelée dans des bacs de récupération ayant contenu des glaces du commerce durant leur première vie.

lotte, tomate, sauce maison
Réchauffement climatique
À côté, sur un feu plus vif, les parures de la lotte mises d’abord à suer avec échalote, carotte, ail et branche de persil sur une noix de beurre demi-sel, puis arrosées d’un verre de vin blanc sec et d’un verre d’eau barbottaient dans le liquide glougloutant pour réaliser un fumet de poisson. J’ai cru bon (et l’avenir m’a donné raison !) d’ajouter quelques graines de maceron de l’île de Ré et  grains de poivre blanc de Penja à la feuille de laurier et au brin de thym pour fournir encore plus de parfum.
Quand le fumet m’a paru suffisamment réduit et infusé d’arômes, je l’ai versé à travers un chinois dans la sauteuse où la débâcle du tomato’s iceberg se poursuivait. J’ai ajouté, afin de relever le goût, un piment d’Espelette arraché à sa tresse que j’ai percé de plusieurs trous  avec la pointe d’une pique.
La feuille de laurier partie prenante du fumet a échappé au sort poubellesque de son voisinage et a continué sa contribution (sauvée par son caractère décoratif !). Un éclat d'échalote s'est accroché désespérément à elle, et je n'ai pas eu le cœur de l'en séparer...

sauce tomate, fumet de poisson, lotte
Et la pollution en plus !
Quand le contenu de la sauteuse m’a semblé proche de la consistance souhaitée dans sa réduction, j’ai jeté à la fois un paquet de Pappardella di Carrù dans une grande casserole d’eau bouillante salée et les pavés de lotte dans la sauce frémissante.
Pour les deux, temps de cuisson voisins : six minutes pour les pâtes et la même durée plus le temps de sortir et égoutter son accompagnement pour la lotte.
Ensuite il ne me restait plus qu’à constituer une sorte de nid avec les papardelles au fond du plat de service, disposer les morceaux de lotte en son centre et arroser de l’onctueux liquide écarlate.
Et là, maquillée de sauce, avec en plus le jaune d’or des pâtes aux œufs, le vert clair du persil, le vert foncé du laurier et le grenat du piment, ma lotte pâlotte n’était plus pâlotte du tout !

lotte, tomate, pappardelle
Lotte pas pâlotte


samedi 25 novembre 2017

Tripes et autres canailleries

Bad trip bonnes tripes

Enfin bonnes en goût, mais malheureusement, après la fonte sur le feu, on aurait plutôt dit une soupe aux tripes… Les pommes de terre qui cuisaient à côté leur ont jeté un vilain regard de leurs Yeux de Perdrix, accablées qu’elles étaient devant la lourde tâche d’éponger tout ce jus.

pomme de terre, oeil de perdrix, tripes
La  tripe et la patate


Des ris et des jeux et du foie gras

Une excellente terrine concoctée par Bobosse (eh oui, encore, hélas je ne suis pas sponsorisé…). Elle était pleine de parfums, avec sa mousse de foie d’oie au centre et ses éclats de poivre vert - épice que je n’apprécie guère et qui, jadis, durant les années 80 où elle était très tendance, m’a gâché trop souvent la dégustation de plats par un excès de présence, mais qui dans cette pièce charcutière d'aujourd'hui était parfaitement dosée.

terrine, ris de veau, foie d'oie, Bobosse
Belle coupe...


Le pied parfait pané

Toujours de la même maison (car arrivés dans le même colis…), des pieds panés dont nous nous sommes régalés. À la panure nettement plus foncée que celle dont les charcutiers enrobent usuellement les panards porcins...
Réchauffés au four une vingtaine de minutes à 200°C et accompagnés d'un mélange de pousses d'épinard et de feuilles de roquette avec une vinaigrette confectionnée avec vinaigre de cidre, huile vierge de colza d'une ferme tourangelle et poivre rouge de Kâmpôt, de tranches fines de radis noir et de quelques câpres. En décor et condiment, des points de moutarde violette de Brive...

pied pané, roquette, pousses d'épinard; moutarde violette
Un de mes pieds...