D’aucuns assurent qu’un plat doit raconter une histoire.
Eh bien je suis moi-même tombé dans le Piège. Aussi, cette fois-ci, je commence par l’histoire. Le plat sera réalisé plus tard…
Ne pleure pas Canette, nous te marierons !
Canette était en larmes. Nous nous penchâmes vers elle et tentâmes de la réconforter.
« Mais pourquoi pleures-tu ?
-Oignon en est la cause ! »
Ah bon, ce n’était donc que ça…
« Mais, Canette, toute ménagère connait ce problème. Il suffit de le mettre sous un filet d’eau ou bien de porter des lunettes de plongée… »
Canette trépigna et hurla :
« Mais vous ne comprenez rien à rien ! Oignon, je l’aime, et je veux l’épouser.
-Quelle idée ! Ne sois pas capricieuse, ne pleure pas Canette, nous te marierons avec le fils du baron d’Agneau ou du prince de Bretagne.
-Je veux mon Oignon, je veux mon Oignon, celui qui est en cageot ! »
Et elle se remit à gémir, de grosses larmes vinrent sillonner ses joues palôtes.
Quant à nous, nous ne sommes pas des sauvages.
Nous avons cédé. Canette et Oignon se marièrent et reçurent la bénédiction de l’abbé Chaud-Rond.
À la sortie de l’église, le couple fut accueilli par une pluie de grains de mojette que leur lancèrent les invités de la noce.
Ce mariage fut l’occasion d’un joyeux repas. Quand l’abbé Chaud-Rond, moins compassé que de coutume de par l’action bienfaisante des breuvages servis à flot, entreprit de chanter d’une voix de fausset mal assurée « Ne pleure pas Canette, nous te marierons ! », le refrain fut repris en chœur par l’ensemble des convives.
Mais au moment des desserts, Canette et Oignon étaient disparus…
Cuisine qui ne roule pas à Vegelib. Comment se creuser pour que ses plats ne finissent pas en reliefs....
dimanche 15 octobre 2017
samedi 14 octobre 2017
La reine des prunes
La patronne m’a ri au nez quand je lui ai demandé timidement si, en ces premiers jours d’octobre, sa boulangerie angevine confectionnait encore les pâtés aux prunes que j’y achète chaque année.
Je savais bien que la saison de la reine-claude avait été plutôt précoce, cependant j’avais acheté des prunes de cette variété (certes de Bavay, mais reine-claude quand même) quelques jours auparavant… Alors la question ne me semblait pas si absurde !
Mais la mégère s’est esclaffée en se tapant les mains sur les cuisses : « Ben non, quand même ! On a arrêté fin août ! ah, ah, ah ! ». J’entendis un le con non-dit, mais implicite…
Ouais, produit retiré de vente au moment où cessait le passage des pigeons en estive. Je jurais, mais un peu tard, qu’on ne m’y prendrait plus et m’éloignais sans mot dire, mais avec la mine renfrognée la plus apte à exprimer ma réprobation devant cet accueil fort peu commerçant.
Et c’est ainsi que le pâté aux prunes fut maison...
Des reines-claudes achetées au marché, eh oui, Madame, il y en avait encore…
Et comme pâte une variation autour de la pâte brisée :
500 g de farine
250 g de beurre
1 œuf
1 cuillerée de sucre
1 pincée de sel
1 sachet de levure chimique
Pétrissage plus approfondi que pour la pâte brisée des tartes…
Après avoir posé les prunes serrées au maximum les unes contre les autres sur les 3/5 de la pâte étalée au rouleau, on saupoudre de sucre en poudre sans lésiner et coiffe des 2/5 restants. Avant d’enfourner 45 minutes à 180°C, on pratique une incision en croix dont on soulève les bords afin de créer une cheminée.
Après cuisson, l’on obtient un savoureuse tourte aux prunes angevine, et l’on décide de se passer désormais des boulangères angevines tartignoles !
Je savais bien que la saison de la reine-claude avait été plutôt précoce, cependant j’avais acheté des prunes de cette variété (certes de Bavay, mais reine-claude quand même) quelques jours auparavant… Alors la question ne me semblait pas si absurde !
Mais la mégère s’est esclaffée en se tapant les mains sur les cuisses : « Ben non, quand même ! On a arrêté fin août ! ah, ah, ah ! ». J’entendis un le con non-dit, mais implicite…
Ouais, produit retiré de vente au moment où cessait le passage des pigeons en estive. Je jurais, mais un peu tard, qu’on ne m’y prendrait plus et m’éloignais sans mot dire, mais avec la mine renfrognée la plus apte à exprimer ma réprobation devant cet accueil fort peu commerçant.
Et c’est ainsi que le pâté aux prunes fut maison...
Des reines-claudes achetées au marché, eh oui, Madame, il y en avait encore…
Et comme pâte une variation autour de la pâte brisée :
500 g de farine
250 g de beurre
1 œuf
1 cuillerée de sucre
1 pincée de sel
1 sachet de levure chimique
Pétrissage plus approfondi que pour la pâte brisée des tartes…
Chûte de prunes, d'Angers |
Après avoir posé les prunes serrées au maximum les unes contre les autres sur les 3/5 de la pâte étalée au rouleau, on saupoudre de sucre en poudre sans lésiner et coiffe des 2/5 restants. Avant d’enfourner 45 minutes à 180°C, on pratique une incision en croix dont on soulève les bords afin de créer une cheminée.
Le cercle des reines-claudes disparues |
Après cuisson, l’on obtient un savoureuse tourte aux prunes angevine, et l’on décide de se passer désormais des boulangères angevines tartignoles !
Une tranche d'Anjou |
jeudi 12 octobre 2017
Bucolique
Sunt nobis mitia poma,
Castaneae molles et pressi copia lactis
Virgile
En région parisienne, châtaignes sauvages cuites à la machine tournante, à la campagne, châtaignes commerciales d’Ardèche cuites dans un diable en terre. Telle est ma vie !
Ce diable en terre, ce fut l’un de ma grand-mère. Elle le doublait de feuilles de chou afin de créer une ambiance humide. N’en disposant pas, j’ai prélevé quelques feuilles de vigne sur une branche d'un vieux cep du jardin.
Ma grand-mère plaçait le diable sur un trépied au-dessus des braises de la cheminée. Je ne l’avais pas allumée, ce fut le gaz qui assura la cuisson.
Et c’est ainsi que j’ai pu me régaler d’un repas virgilien : châtaignes, mais aussi fromages de chèvre et noix fraîchement ramassées sous l’un de nos noyers…
Triste à dire, mais les châtaignes quasi urbaines furent plus savoureuses et mieux cuites !
Nous nous sommes consolés avec le fromage de Sainte-Maure, les cerneaux …mais surtout la bernache, pour une fois rose, comme la couleur en quelle elle fait voir la vie. Youpi !
Castaneae molles et pressi copia lactis
Virgile
En région parisienne, châtaignes sauvages cuites à la machine tournante, à la campagne, châtaignes commerciales d’Ardèche cuites dans un diable en terre. Telle est ma vie !
Ce diable en terre, ce fut l’un de ma grand-mère. Elle le doublait de feuilles de chou afin de créer une ambiance humide. N’en disposant pas, j’ai prélevé quelques feuilles de vigne sur une branche d'un vieux cep du jardin.
Sous la feuille de vigne |
Ma grand-mère plaçait le diable sur un trépied au-dessus des braises de la cheminée. Je ne l’avais pas allumée, ce fut le gaz qui assura la cuisson.
Comme un beau diable |
Et c’est ainsi que j’ai pu me régaler d’un repas virgilien : châtaignes, mais aussi fromages de chèvre et noix fraîchement ramassées sous l’un de nos noyers…
La campagne est une nature morte |
Nous nous sommes consolés avec le fromage de Sainte-Maure, les cerneaux …mais surtout la bernache, pour une fois rose, comme la couleur en quelle elle fait voir la vie. Youpi !
Capsicocide compassif
Il n’était pas question d’abandonner mes mini-poivrons multicolores. Ils auraient dépéri, minés par le chagrin, et se seraient laissé mourir dans la flasquitude au milieu de leurs larmes.
Aussi m’ont-ils suivi afin de partager avec moi les plaisirs simples de la Province. Et comme moi ils se sont emplis la panse de produits locaux.
Ces douze voraces ont ingurgité :
330 g de porc poitevin haché
1 poignée de la mie d’un pain campagnard de la boulangerie du village
1 verre de bernache d’n vigneron du Loudunais
1 petit oignon rouge d’un paysan du Richelais haché finement (l’oignon !) dans lequel j’avais prélevé quelques rondelles
2 gousses d’ail du même paysan hachées tout aussi finement
¼ de botte de persil d’un paysan du Neuvillais ciselée finement
qq feuilles de romarin du jardin ciselées tout aussi finement
2 branchouilettes de thym du jardin, mais seulement les feuilles tombées en frottant entre les paumes de la main
1 petite cuillerée de piment d’Espelette
3 tours du moulin de poivre noir
Repus, les mini-poivrons ont exprimé le besoin de faire une sieste. Bienveillant, je les ai installés sur un lit de tranches de tomates qui elles aussi avaient fait le voyage. Elles ne tardèrent pas à ronfler…
Le salopard que je suis profita de ce moment d’abandon où elles égrenaient leurs rêves – mais de quoi ? de prendre du bon tian peut-être… - pour les arroser discrètement d’huile d’olive, planter quelques cercles d’oignon et surtout, ce qui est plus grave, les glisser dans un four à 175 °C.
Après la quarantaine de minutes que dura ce capsicocide (sous anesthésie, je tiens à le préciser !), j’ai sorti le plat du four pour le faire entrer dans le réfrigérateur après refroidissement afin qu’il y passe une nuit d’alchimie des saveurs.
Quand je les ai sortis le lendemain de sa geôle glaciale, les poivrons farcis reposaient sur la belle gelée de leur jus et de celui des tomates compotées.
J’ai renfourné pour une dizaine de minutes à 180°C. La farce a continué à dorer et les cercles d’oignon ont légèrement caramélisé.
Eh bien, c’était rudement bon. Ces mini-poivrons sont plus sucrés que les grosses variétés, ils exhalent un parfum délicat et leur peau est tendre. La farce parfumée était moelleuse et ce jus, ah, ce jus… !
Je ne regrette pas ma traîtrise.
Aussi m’ont-ils suivi afin de partager avec moi les plaisirs simples de la Province. Et comme moi ils se sont emplis la panse de produits locaux.
Ces douze voraces ont ingurgité :
330 g de porc poitevin haché
1 poignée de la mie d’un pain campagnard de la boulangerie du village
1 verre de bernache d’n vigneron du Loudunais
1 petit oignon rouge d’un paysan du Richelais haché finement (l’oignon !) dans lequel j’avais prélevé quelques rondelles
2 gousses d’ail du même paysan hachées tout aussi finement
¼ de botte de persil d’un paysan du Neuvillais ciselée finement
qq feuilles de romarin du jardin ciselées tout aussi finement
2 branchouilettes de thym du jardin, mais seulement les feuilles tombées en frottant entre les paumes de la main
1 petite cuillerée de piment d’Espelette
3 tours du moulin de poivre noir
Repus, les mini-poivrons ont exprimé le besoin de faire une sieste. Bienveillant, je les ai installés sur un lit de tranches de tomates qui elles aussi avaient fait le voyage. Elles ne tardèrent pas à ronfler…
Le salopard que je suis profita de ce moment d’abandon où elles égrenaient leurs rêves – mais de quoi ? de prendre du bon tian peut-être… - pour les arroser discrètement d’huile d’olive, planter quelques cercles d’oignon et surtout, ce qui est plus grave, les glisser dans un four à 175 °C.
La panse pleine.... |
Quand je les ai sortis le lendemain de sa geôle glaciale, les poivrons farcis reposaient sur la belle gelée de leur jus et de celui des tomates compotées.
On se les géle... |
J’ai renfourné pour une dizaine de minutes à 180°C. La farce a continué à dorer et les cercles d’oignon ont légèrement caramélisé.
Les pieds dans le jus |
Eh bien, c’était rudement bon. Ces mini-poivrons sont plus sucrés que les grosses variétés, ils exhalent un parfum délicat et leur peau est tendre. La farce parfumée était moelleuse et ce jus, ah, ce jus… !
Je ne regrette pas ma traîtrise.
mardi 10 octobre 2017
Plat forêt-marais
Un quatuor échappé du marais et une ennéade venue de la forêt se sont rencontrés dans la cuisine de ma maison campagnarde.
Le premier contact ne fut pas facile.
« T’as l’air de quoi, la visqueuse fuyante qui, était planquée dans la flotte ! »
« Eh, tu peux parler, la bourge qui dissimule son corps d’échalas sous un grand chapeau façon The Queen…Pas étonnant qu’on t’a placée à côté de débris ! »
Rapidement j’entrepris de calmer ce petit monde.
« Coulemelle, ça rime avec poubelle. C’est là que vous allez finir, les squatteuses de forêt, j’en mettrais ma tête à couper… »
Cette anguille aurait mieux de se taire, je l’ai prise au mot.
J’ai fariné les tronçons débarrassés de tripes et boyaux, mais ayant conservé leur peau. Puis je les ai plongés dans de l’huile d’arachide très chaude au sein d’une sauteuse placée sur un feu vif.
Deux minutes plus tard, elles étaient saisies.
Je jetai l’huile, la remplaçai par une grosse noix de beurre demi-sel, versai sur les tronçons d’anguille force ail et persil hachés. Après une cuisson d’une dizaine de minutes sur feu doux, mes sauvages du marais s’étaient métamorphosées en un bon plat d’anguilles à la maraîchine…
Je voyais bien que les coulemelles ricanaient dans leur coin. Plus pour longtemps ! Une autre grosse noix de beurre demi-sel au fond d’une poêle, et elles se retrouvaient sur le fourneau à côté des anguilles.
Et c’est ainsi que réunies dans leur (in ?) fortune les filles du marais et les filles de la forêt purent trinquer de concert autour d’une bouteille de bernache !
Nous les avons encore plus rapprochées au creux de nos assiettes.
Un régal. Je me demande simplement si je n’aurais pas dû pratiquer la recette que j’ai dégustée jadis plusieurs fois dans un petit restaurant du Marais poitevin, où les anguilles n’étaient pas farinées, mais cuites dans le beurre en compagnie de mie de pain… C’était délectable !
Pour finir et rester sur une note poitevine, un macaron du Poitou d’excellent aloi, en tout cas bien meilleur que celui que son concurrent local avait présenté dans l’émission « La meilleur boulangerie ».
Le premier contact ne fut pas facile.
« T’as l’air de quoi, la visqueuse fuyante qui, était planquée dans la flotte ! »
Les filles du marais |
« Eh, tu peux parler, la bourge qui dissimule son corps d’échalas sous un grand chapeau façon The Queen…Pas étonnant qu’on t’a placée à côté de débris ! »
Les filles de la forêt |
Rapidement j’entrepris de calmer ce petit monde.
« Coulemelle, ça rime avec poubelle. C’est là que vous allez finir, les squatteuses de forêt, j’en mettrais ma tête à couper… »
Cette anguille aurait mieux de se taire, je l’ai prise au mot.
Leurs têtes à couper... |
J’ai fariné les tronçons débarrassés de tripes et boyaux, mais ayant conservé leur peau. Puis je les ai plongés dans de l’huile d’arachide très chaude au sein d’une sauteuse placée sur un feu vif.
Nous préférions l'eau du marais... |
Deux minutes plus tard, elles étaient saisies.
Je jetai l’huile, la remplaçai par une grosse noix de beurre demi-sel, versai sur les tronçons d’anguille force ail et persil hachés. Après une cuisson d’une dizaine de minutes sur feu doux, mes sauvages du marais s’étaient métamorphosées en un bon plat d’anguilles à la maraîchine…
Maraîchine nous voilà ! |
Je voyais bien que les coulemelles ricanaient dans leur coin. Plus pour longtemps ! Une autre grosse noix de beurre demi-sel au fond d’une poêle, et elles se retrouvaient sur le fourneau à côté des anguilles.
Coulemelles cul par dessus tête |
Et c’est ainsi que réunies dans leur (in ?) fortune les filles du marais et les filles de la forêt purent trinquer de concert autour d’une bouteille de bernache !
Autour de la bernache |
Nous les avons encore plus rapprochées au creux de nos assiettes.
Dans mon assiette |
Un régal. Je me demande simplement si je n’aurais pas dû pratiquer la recette que j’ai dégustée jadis plusieurs fois dans un petit restaurant du Marais poitevin, où les anguilles n’étaient pas farinées, mais cuites dans le beurre en compagnie de mie de pain… C’était délectable !
Pour finir et rester sur une note poitevine, un macaron du Poitou d’excellent aloi, en tout cas bien meilleur que celui que son concurrent local avait présenté dans l’émission « La meilleur boulangerie ».
À l'amande |
mardi 3 octobre 2017
La vie en couleurs
Récolte au jardin : un poivron doux d’Espagne, une aubergine Rotonda Bianca Sfumata di Rosa, un paprika de Hongrie encore vert, des mini poivrons. Un festival de couleurs…
J’en ai profité pour dresser une salade comportant chanklich (un fromage libanais enrobé de zaatar et d’épices), tomates diverses et mini poivrons. Je l’ai arrosée d’une huile d’olive de Kalamata et de jus de citron jaune. La touche finale consistait en un trait de mélasse de grenade…
En ce moment de célébration du 50ème anniversaire de la première émission télévisée en couleurs, je me réjouis que désormais nous disposions d’écrans ayant franchi le cap du noir et blanc.
Car aurais-je osé présenter cette assiette ?
Couleurs |
J’en ai profité pour dresser une salade comportant chanklich (un fromage libanais enrobé de zaatar et d’épices), tomates diverses et mini poivrons. Je l’ai arrosée d’une huile d’olive de Kalamata et de jus de citron jaune. La touche finale consistait en un trait de mélasse de grenade…
Version 2017 |
En ce moment de célébration du 50ème anniversaire de la première émission télévisée en couleurs, je me réjouis que désormais nous disposions d’écrans ayant franchi le cap du noir et blanc.
Car aurais-je osé présenter cette assiette ?
Version 1967 |
lundi 2 octobre 2017
Do not cry against me, Argentina
Ils sont arrivés d’Argentine, ces faux-filets.
Ils ont réveillés en moi le souvenir du restaurant El Palenque, rue Descartes à Paris, hélas fermé depuis quelques mois, qui fut à la fin des années 60 et au début des années 70 un de mes lieux habituels de repas avec un groupe d’amis. Nous nous y régalions de lapin en gelée, empanadas, mais surtout de la copieuses parillada completa et où, plus tard, je suis retourné de temps à autre en bon père de famille… Je me suis aussi rappelé un autre restaurant argentin, à côté de la porte Maillot, lui aussi disparu, d’un style beaucoup moins intime, mais où les grillades étaient savoureuses et surtout où je pouvais me goinfrer d’une sauce ardente et parfumée.
Malheureusement, je n’ai pas à ma disposition le perfectionné gril argentin.
Je ferai donc avec les moyens du bord… Je vais placer ma plaque à grillades striée sur les brûleurs du fourneau.
Mais auparavant il me faut songer à l’accompagnement. Dans le jardin, il ne reste que deux épis de maïs épargnés par la voracité des oiseaux, en particulier d’abominables perruches.
Ce sera insuffisant, surtout que l’un de ces épis a déjà été bouloté à moitié par les prédateurs, il faudra donc compléter par deux pièces achetées au marché…
Jour J, non, jour A comme Argentine.
Je sors la viande une heure avant sa cuisson et la laisse prendre la température ambiante.
Je blanchis les quatre épis dans l’eau bouillante salée durant une dizaine de minutes. Dans une petite casserole je fais fondre à côté une grosse noix de beurre demi-sel.
Je réserve, juste le temps de remplacer les casseroles par la plaque striée.
La fonte est bien montée en température, et la légère pellicule d’huile dont je l’ai enduite commence à fumer du côté le plus chaud. Il est temps d’y poser les faux-filets simplement saupoudrés de sel fin. Sur le côté un peu moins chaud de la plaque prennent place les épis de maïs que je badigeonne régulièrement de beurre fondu à l’aide d’un pinceau tout en les retournant…
Les faux-filets sont cuits, je les dépose sur une planche en bois. Le maïs poursuit sa cuisson le temps que la viande repose avant de les rejoindre.
La veille j’ai préparé la sauce chimichurri qui s’imposait :
Je prends un bouquet de persil et un autre d’origan, trois ou quatre brins de coriandre, un brin de thym, un brin d’estragon. J’en enlève les tiges. Je place le tout dans mon petit mixer avec deux gousses d’ail, une petite échalote une cuillerée à soupe de piment argentin -l’aji molido- et une pincée de sel. Je verse un petit verre de vinaigre (en l’occurrence du vinaigre de cidre) et donne quelques impulsions jusqu’à obtenir un hachis grossier. J’ajoute un petit verre d’huile d’olive et mélange brièvement.
Il ne me reste plus qu’à verser dans le récipient de service en introduisant une cuillerée à café d’une fine brunoise de tomate. Cette sauce séjournera une journée au réfrigérateur le temps que les parfums diffusent. Je ne puis cependant m’empêcher d’y goûter, hum, elle me semble réussie, j’ai hâte de la savourer avec la viande argentine.
Nous pouvons passer à table. La viande tendre et goûteuse est bien relevée par cette revigorante sauce chimichurri… Force est de reconnaître que les épis du jardin sont moins tendres que ceux du commerce, mais en compensation ils offrent une saveur plus marquée.
Pour parfaire ce simulacre sud-américain, un vin chilien, le Casillero del Diablo,
Un vin que j’avais découvert jadis… Mais ceci est une autre histoire !
Pour clore le repas en restant dans la même ambiance, j’ai déniché au fond de mon placard un bocal de confiture de lait.
Ce n’est pas tropma tasse de thé ma bombilla de maté, mais je n’ai pas trouvé mieux à ma disposition.
Le café sera du Congo.
Nobody is perfect...
La bande des quatre |
Ils ont réveillés en moi le souvenir du restaurant El Palenque, rue Descartes à Paris, hélas fermé depuis quelques mois, qui fut à la fin des années 60 et au début des années 70 un de mes lieux habituels de repas avec un groupe d’amis. Nous nous y régalions de lapin en gelée, empanadas, mais surtout de la copieuses parillada completa et où, plus tard, je suis retourné de temps à autre en bon père de famille… Je me suis aussi rappelé un autre restaurant argentin, à côté de la porte Maillot, lui aussi disparu, d’un style beaucoup moins intime, mais où les grillades étaient savoureuses et surtout où je pouvais me goinfrer d’une sauce ardente et parfumée.
Malheureusement, je n’ai pas à ma disposition le perfectionné gril argentin.
Ah, la belle machine !
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Je ferai donc avec les moyens du bord… Je vais placer ma plaque à grillades striée sur les brûleurs du fourneau.
Mais auparavant il me faut songer à l’accompagnement. Dans le jardin, il ne reste que deux épis de maïs épargnés par la voracité des oiseaux, en particulier d’abominables perruches.
Convoitise des oiseaux |
Ce sera insuffisant, surtout que l’un de ces épis a déjà été bouloté à moitié par les prédateurs, il faudra donc compléter par deux pièces achetées au marché…
Jour J, non, jour A comme Argentine.
Je sors la viande une heure avant sa cuisson et la laisse prendre la température ambiante.
Je blanchis les quatre épis dans l’eau bouillante salée durant une dizaine de minutes. Dans une petite casserole je fais fondre à côté une grosse noix de beurre demi-sel.
Je réserve, juste le temps de remplacer les casseroles par la plaque striée.
La fonte est bien montée en température, et la légère pellicule d’huile dont je l’ai enduite commence à fumer du côté le plus chaud. Il est temps d’y poser les faux-filets simplement saupoudrés de sel fin. Sur le côté un peu moins chaud de la plaque prennent place les épis de maïs que je badigeonne régulièrement de beurre fondu à l’aide d’un pinceau tout en les retournant…
Sur le gril |
Les faux-filets sont cuits, je les dépose sur une planche en bois. Le maïs poursuit sa cuisson le temps que la viande repose avant de les rejoindre.
Sur la planche |
La veille j’ai préparé la sauce chimichurri qui s’imposait :
Je prends un bouquet de persil et un autre d’origan, trois ou quatre brins de coriandre, un brin de thym, un brin d’estragon. J’en enlève les tiges. Je place le tout dans mon petit mixer avec deux gousses d’ail, une petite échalote une cuillerée à soupe de piment argentin -l’aji molido- et une pincée de sel. Je verse un petit verre de vinaigre (en l’occurrence du vinaigre de cidre) et donne quelques impulsions jusqu’à obtenir un hachis grossier. J’ajoute un petit verre d’huile d’olive et mélange brièvement.
Il ne me reste plus qu’à verser dans le récipient de service en introduisant une cuillerée à café d’une fine brunoise de tomate. Cette sauce séjournera une journée au réfrigérateur le temps que les parfums diffusent. Je ne puis cependant m’empêcher d’y goûter, hum, elle me semble réussie, j’ai hâte de la savourer avec la viande argentine.
Mon chimichurri |
⌚⌚⌚⌚⌚⌚⌚⌚⌚⌚
Eh bien, nous y sommes !
Je me sens bien dans mon assiette |
Pour parfaire ce simulacre sud-américain, un vin chilien, le Casillero del Diablo,
Un vin que j’avais découvert jadis… Mais ceci est une autre histoire !
Pour clore le repas en restant dans la même ambiance, j’ai déniché au fond de mon placard un bocal de confiture de lait.
Confiture de lait |
Ce n’est pas trop
Le café sera du Congo.
Nobody is perfect...
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