La bande des quatre |
Ils ont réveillés en moi le souvenir du restaurant El Palenque, rue Descartes à Paris, hélas fermé depuis quelques mois, qui fut à la fin des années 60 et au début des années 70 un de mes lieux habituels de repas avec un groupe d’amis. Nous nous y régalions de lapin en gelée, empanadas, mais surtout de la copieuses parillada completa et où, plus tard, je suis retourné de temps à autre en bon père de famille… Je me suis aussi rappelé un autre restaurant argentin, à côté de la porte Maillot, lui aussi disparu, d’un style beaucoup moins intime, mais où les grillades étaient savoureuses et surtout où je pouvais me goinfrer d’une sauce ardente et parfumée.
Malheureusement, je n’ai pas à ma disposition le perfectionné gril argentin.
Ah, la belle machine !
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Je ferai donc avec les moyens du bord… Je vais placer ma plaque à grillades striée sur les brûleurs du fourneau.
Mais auparavant il me faut songer à l’accompagnement. Dans le jardin, il ne reste que deux épis de maïs épargnés par la voracité des oiseaux, en particulier d’abominables perruches.
Convoitise des oiseaux |
Ce sera insuffisant, surtout que l’un de ces épis a déjà été bouloté à moitié par les prédateurs, il faudra donc compléter par deux pièces achetées au marché…
Jour J, non, jour A comme Argentine.
Je sors la viande une heure avant sa cuisson et la laisse prendre la température ambiante.
Je blanchis les quatre épis dans l’eau bouillante salée durant une dizaine de minutes. Dans une petite casserole je fais fondre à côté une grosse noix de beurre demi-sel.
Je réserve, juste le temps de remplacer les casseroles par la plaque striée.
La fonte est bien montée en température, et la légère pellicule d’huile dont je l’ai enduite commence à fumer du côté le plus chaud. Il est temps d’y poser les faux-filets simplement saupoudrés de sel fin. Sur le côté un peu moins chaud de la plaque prennent place les épis de maïs que je badigeonne régulièrement de beurre fondu à l’aide d’un pinceau tout en les retournant…
Sur le gril |
Les faux-filets sont cuits, je les dépose sur une planche en bois. Le maïs poursuit sa cuisson le temps que la viande repose avant de les rejoindre.
Sur la planche |
La veille j’ai préparé la sauce chimichurri qui s’imposait :
Je prends un bouquet de persil et un autre d’origan, trois ou quatre brins de coriandre, un brin de thym, un brin d’estragon. J’en enlève les tiges. Je place le tout dans mon petit mixer avec deux gousses d’ail, une petite échalote une cuillerée à soupe de piment argentin -l’aji molido- et une pincée de sel. Je verse un petit verre de vinaigre (en l’occurrence du vinaigre de cidre) et donne quelques impulsions jusqu’à obtenir un hachis grossier. J’ajoute un petit verre d’huile d’olive et mélange brièvement.
Il ne me reste plus qu’à verser dans le récipient de service en introduisant une cuillerée à café d’une fine brunoise de tomate. Cette sauce séjournera une journée au réfrigérateur le temps que les parfums diffusent. Je ne puis cependant m’empêcher d’y goûter, hum, elle me semble réussie, j’ai hâte de la savourer avec la viande argentine.
Mon chimichurri |
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Eh bien, nous y sommes !
Je me sens bien dans mon assiette |
Pour parfaire ce simulacre sud-américain, un vin chilien, le Casillero del Diablo,
Un vin que j’avais découvert jadis… Mais ceci est une autre histoire !
Pour clore le repas en restant dans la même ambiance, j’ai déniché au fond de mon placard un bocal de confiture de lait.
Confiture de lait |
Ce n’est pas trop
Le café sera du Congo.
Nobody is perfect...
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