L’idée m’était venue de réaliser un
lammele, ce dessert pascal alsacien, pour le servir en conclusion du repas de Pâques.
Las, il me fallait commander le moule traditionnel en terre.
Et ce dernier est arrivé postérieurement à nos agapes. Par ma faute uniquement, je tiens à le préciser, car aussi bien le commerçant alsacien que Chronopost ont fait diligence…
D’ailleurs, à ce propos, il faudra que je mette en ligne la recette
Bananissimo que j’ai confectionnée avec des bananes ayant voyagé par le biais de Colissimo et donc reçues selon la célérité dont cette entreprise est coutumière - même en temps normal - plus d’une semaine après leur expédition. Oui, je sais, que venaient-elles faire dans cette galère…? Eh bien tout simplement elles étaient là en supplément d’une commande plus justifiée, profitant de l’aubaine de pouvoir voyager à l’œil en profitant des frais de port de ses compagnons de route.
Ces belles bananes des Antilles bio sont arrivées dans un triste état. Même si mes goûts ne s’éloignent guère de ceux de la gourmande Colette qui écrit dans
Claudine à Paris
L’abondance de bananes contribue d’ailleurs à me rendre la vie supportable. En les achetant mûres et les laissant pourrir un petit peu, les bananes c’est le bon Dieu en culotte de velours liberty !
ces fruits sont quand même
très très avancés : ils sont à la banane ce que la pétafine est au saint marcellin… Cependant une fois débarrassés de leurs peaux virant au noir, ils me fournissent une chair au parfum vigoureux mais plutôt plaisant. Je la brasse dans une casserole avec une grosse noix de beurre et quelques cuillerées de sucre. J’arrête la cuisson quand cette mixture commence à caraméliser.
Je verse dans des coupes en porcelaine.
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Merci, Colissimo... |
Sous couvert de précautions sanitaires, j’arrose copieusement d’un bon rhum agricole.
Et, in fine, gaudeamus.
Vive le Bananissimo !
(Tiens, plus besoin finalement de poster ultérieurement la recette, j’ai été emporté dans mon élan… Ah, ces peaux de bananes…)
Revenons à notre mouton !
Ce
lammele de Pâques se métamorphosera en
agnelet du dimanche de la Quasimodo…
Mais avant il me faut culotter le moule. Je le laisse tremper une nuit dans une bassine d’eau. Puis, une fois sec, j’enduis l’intérieur émaillé de beurre, enfourne à four froid et monte le thermostat à 160 °C.
Je sors les deux flancs au bout d’un quart d’heures et les dépose sur un torchon afin de les laisser refroidir.
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Ceci n'est pas une chaussure à talon haut |
Le moule est à nouveau manipulable pour l’essuyer avec un papier absorbant. Une fois nettoyé, il est enduit de beurre, est réintégré dans le four à 160 °C pour un deuxième quart d’heure.
Une troisième opération identique, un bon nettoyage final au chiffon, et le moule est opérationnel.
Le grand jour où pour la première fois j’endosserai le rôle d’accoucheur d’agneau est arrivé. Il y a beaucoup de recettes proposées à droite à gauche, je me contenterai de celle jointe au moule :
Recette pour un moule de format 22 cm - 24 cm
Ingrédients :
- 3 œufs
- 5 à 6 cuillerées d’eau chaude
- 150 g de sucre
- 1 sachet de sucre vanille
- 100 g de farine
- 50 g de fécule
- 1 cuillère à café de levure chimique
Battre au fouet les jaunes d’œuf et l’eau chaude, ajouter le sucre et le sucre vanillé jusqu’à obtention d’une masse crémeuse. Battre les blancs en neige, la neige doit être très ferme
Glisser cette neige sur la masse des jaunes d’œufs, puis y tamiser le mélange de farine, de fécule et de levure chimique. Mélanger le tout délicatement. (Des œufs en neige se mélangent avec la pâte de bas en haut et non pas en tournant car les blancs retombent.)
Bien beurrer la forme du mouton pascal, en insistant au niveau des oreilles, y verser la pâte.
Temps de cuisson : environ 30 à 40 minutes à 175/200°
La cuisson terminée, laisser refroidir le biscuit avant de la démouler. Refroidi, démoulez-le et saupoudrez de sucre glace.
Je réunis les deux flancs qui s’ajustent à merveille et les maintiens avec la pince en acier. Je verse la pâte. La cuisson est arrivée à son terme. C’est bien ce que je craignais, la recette doit être plutôt pour un moule de 22 cm, la pâte ne s’est pas assez développée pour envahir complètement le socle, mon agneau ne sera pas triomphant. Mais je préfère encore cette insuffisance à la pléthore envahissante que j’ai pu observer d’un regard narquois en visionnant une vidéo du blog de cuisinier amateur.
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Un four... |
Toutefois, comme je ne suis pas si méchant que ça, comme le contenu de ce réjouissant blog est d’ordinaire mieux inspiré, comme la responsable de ce gag est l’invitée qui opère, comme le tenant des lieux fait preuve d’une grande mansuétude envers elle, je ne souhaite pas exhiber ce site devant la méchanceté populacière comme un objet de risée. Je ne fournirai donc ni son nom ni le lien !
Maintenant il faut attendre dans l’anxiété le refroidissement complet pour savoir si le démoulage se passera sans embûches, d’autant plus que je n’ai pas fariné le moule comme certains le conseillent.
Fort heureusement, tout se passe bien, et je peux disposer en ce
dimanche in albis mon agnelet revêtu de sa robe candide sur l’ardoise, au ras des pâquerettes…
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N'est-il pas mignon ? |
Nous en avons dégusté ce jour le baron.
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Après le baron |
La suite sera pour le lendemain.