Ou plutôt je n’y mets pas l’application que je devrais.
Par exemple je me proposais de confectionner une omelette avec les belles girolles trouvées au marché. Eh bien, un peu par curiosité sur le résultat, mais beaucoup par paresse et par envie de ne pas multiplier les vaisselles, j’ai dérogé à mon processus habituel. Au lieu de cuire les champignons à part pour ensuite les enrober d’une omelette cuite dans une autre poêle, j’ai fait revenir les girolles dans un fond d’huile (en trop grande quantité d’ailleurs) et de beurre.
Girolles en attente d'oeufs |
Et puis zou, que je te verse les œufs fortement battus pour les faire mousser directement sur les girolles.
Ce qui devait arriver arriva : impossible d’empêcher l’omelette de coller au fond par un simple mouvement de va-et-vient de la poêle.
Disque d'or |
Et comme de plus la consistance de l’œuf coagulé en était certes plus aérée, mais aussi plus fragile, ma tentative de décoller l’omelette avec une spatule pour la déposer sur un plat s’est traduite par une casse disgracieuse.
Heureusement, ce n’a pas eu d’incidence sur le goût, mais quand même, quelle stupidité de ma part.
Ma seconde bévue concerne la cuisine de petits pois du jardin.
Je les écosse péniblement, car la cosse bien pleine est très épaisse.
Quel travail ! |
Puis je les cuis le plus simplement du monde, avec simplement un verre d’eau, deux petits oignons blancs, une feuille de laurier, une branche de thym et une noix de beurre demi-sel. Je recouvre d’un cercle de papier siliconé troué en son centre. Pas la peine ! Peu après j’entends le bruit d’un débordement, de l’eau sort sur les côtés du couvercle. Je décoiffe rapidement. Le disque gonflé comme une montgolfière a pris la forme du Dôme des Invalides… Je m’en débarrasse, et quelques minutes plus tard les petits pois sont prêts.
Quelle mer veille ! |
Ils sont délicieux et accompagnent à merveille des crépinettes poêlées rapidement, la chaleur ne m’incitant pas à pratiquer la cuisson longue.
La crépinette dore |
Je suis si satisfait que je me lance dans des recherches pour retrouver dans mes archives de semis le nom de cette variété si savoureuse.
Elle s'appelle Kelmerveil. Nom bien grotesque dont un si bon grain ne méritait pas d’être affublé ! J’approfondis. Voyons sur le site du vendeur… Je lis :
grains ridés, amélioration de merveille de Kelvedon, gousses plus longues, plus productif, plus précoce, meilleure résistance aux maladies, 9/10 grains sucrés par gousse,
Bon d’accord, et les petits pois du jardin ressemblaient bien à la photo d'illustration…
Mais je découvre surtout :
(CROQUETOUT) Inconnus en France, les pois croquants ou pois beurres sont des variétés spéciales dont les graines et gousses se consomment sans être écossées, comme le pois mangetout, mais le pois croquant présente une gousse de section ronde comme les variétés classiques de pois et non plates. Les parois de la gousse sont épaisses, charnues, tendres, particulièrement croquantes et le goût est sucré. Vous pouvez les déguster crus en salade ou cuits comme les autres pois, le rendement est élevé car il n’y a pas de déchet. Appelés Snap Peas en Angleterre et Knackerbsen en Allemagne.
Ou plutôt je redécouvre. Car je me rappelle soudain que c’était pour cette caractéristique que je les avais choisis, outre le fait qu’il s’agissait de pois nains - les abominables perruches bouffant avec une voracité hargneuse dans notre jardin tout ce qui dépasse la quarantaine de centimètres au-dessus du sol.
Je comprends maintenant pourquoi les gousses étaient si pénibles à ouvrir!
Heureusement il devrait y avoir une autre récolte. Mais tout de même, qu’est-ce que je suis nase !