vendredi 12 août 2022

La farce des poivrons

Au moment de réaliser les morrones relienos destinés à faire bon usage de poivrons récoltés dans mon jardin me voici confronté au même dilemme que le capitaine Haddock.


En effet parmi les diverses variétés de poivrons farcis à la mode argentine j’ai choisi la version consistant à casser un œuf à l’intérieur d’un demi-poivron et y adjoindre du fromage, en l'occurence de la mozzarella. Ce qui me complique la vie, c'est que j’en ai découvert deux recettes : la première, où l’on recouvrait l’œuf par le fromage, et la seconde ou l’on enfonçait le fromage avant de casser l’œuf par-dessus. 

Alors fromage dessus ou fromage dessous ? À vrai dire, je pencherais plutôt vers la seconde solution. Car ainsi, dans la cuisson sur la plancha le fromage devrait fondre plus facilement, et la cuisson de l’œuf non caché devrait être facile à surveiller.

Mais voilà, il y a un problème : mes poivrons sont de la variété d’origine hongroise Pusztagold, aux fruits fort savoureux mais de taille relativement petite. Restera-t-il une place suffisante ? À vue d'œil j'en doute.

Aussi je m’oriente vers une tierce recette – des déchirures de mozzarella déposées au fond vers les deux extrémités et laissant un creux où pourra se nicher l’œuf, et quelques autres ajoutées après avoir versé l’œuf et laissant apparaître le jaune. Parfait pour le suivi, mais aussi le visuel…

 

Je me lance. C’est une grande poêle en acier qui me servira de plancha. Pour ne pas trop cramer prématurément mes poivrons à la surface avant que la chair et la farce ne soient cuites, je la place sur une flamme moyenne. Puis j’y dépose les demi-poivrons côté découpe vers le bas.

La chaleur de la poêle s’est propagée jusqu’au sommet des dômes légumiers. Je retourne chaque pièce. Les bords de découpe sont bien caramélisés, mais pas brûlés. Je commence mon montage fromage/œuf/fromage en y ajoutant quelques pincées de sel Je parsème de feuilles d’origan arrachées à leur tige par un sournois passage à rebrousse-poil.

Après une douzaine de minutes, j’estime que le moment est venu de retirer les morrones relienos et de les transférer par paire sur les assiettes. Je les orne de sommités fleuries d’origan et de basilic.

 

morrones relienos , poivrons farcis
Sur la route fleurie


Mon dilemme fut résolu promptement, sans insomnies. Cependant force est de reconnaître qu’il m’est plus aisé de déchirer ma mozzarella que pour le capitaine Haddock de lacérer sa barbe.

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