Effectivement très bonne, cette saupe, avec sa chair aux saveurs iodées… Mais avec aussi un goût de trop peu.
En effet ce sont deux saupes de 500 g qui devaient
arriver chez moi, mais suite à je ne sais quel imbroglio au moment de l’expédition,
je n’ai découvert qu’une seule pièce en ouvrant le colis. Et de plus je suis
tombé sur une saupe naine : 363 g.
L'heure de la saupe |
Une seule petite pièce pour deux ! Pour ce repas, ma feuille de route sera-t-elle saupe à l’un – mais pas à l’autre ? Ben non, il faudra se contenter d’un repas frugal et se consoler en se disant qu’un quart d’heure de régime, c’est supportable.
Je pare donc la bête, enfin, la bestiole, en la débarrassant
de ses nageoires. Je ne l’écaille pas, car posée sur la plancha la peau formera
une croûte qui permettra à la chair de cuire sans s’assécher : l’autopapillote,
en quelque sorte.
Je parsème extérieur et intérieur de fleur de sel, je fourre
de thym, romarin, laurier, persil, quartier de citron vert et relève d’une
pincée de piment d’Espelette.
Sur un feu termine de cuire une poêlée de courgettes du
jardin. Sur l’autre je pose mon petit (format adapté !) gril en fonte
huilé au pinceau d’un soupçon d’huile d’olive. J’étends ma saupe quand mon
ustensile est bien chaud, je saisis les deux faces du poisson, puis baisse la
flamme, tourne et retourne plusieurs fois ma pièce jusqu’à ce qu’au feeling - c’est-à-dire
à l’aspect et au toucher – je puisse la retirer cuite à point. Ce qui prend
environ une douzaine de minutes.
Saupe victime de ma sécheresse |
Je soulève la peau.
Sous les peaux, la chair |
Mission accomplie, il ne me reste plus qu’à lever les filets et les déposer sur les assiettes à côté de mes courgettes sautées.
« C’est bon, n’est-ce pas… Dire que certains journaleux
titrent La Saupe, un poisson hallucinogène pour se défoncer ! »
Ben pour moi, il n’y a que le prix qui soit hallucinant en regard d’aussi petites parts.
Mais que l’on se rassure : fort marri de sa bévue, le
mareyeur m’a depuis remboursé. Un si délicieux produit gratuit, j’hallucine !
Plateau d'Hallu-Ciné |
Le lendemain, c’est encore dans les eaux de la Méditerranée –
ou plus précisément de la Camargue – que je trouve notre pitance. Il s’agit de
moules d’agriculture bio et de couteaux pêchés au sel. Afin de préserver la
saveur spécifique de ces moules qui ne sont pas de la même espèce que celles de
l’Atlantique, mais appartiennent à la variété méditerranéenne Mytilus
Galloprovincialis, je me contente de les laisser s’ouvrir au fond d’un sautoir
avec simplement une cuillerée d’eau destinée à les envelopper de vapeur. Je
procède de même pour les couteaux dans une petite casserole. Pour eux, quelques
secondes suffisent pour qu’ils s’épanouissent.
Je dresse dans deux assiettes en ajoutant une petite
coupelle de kimchi coréen destinée à servir de condiment émoustille papille.
Je n’étais pas certain du résultat, mais cette association fonctionne très bien : la force et la délicatesse se donnent la réplique sur la table, partie de ping-pong entre yin et yang où le seul vainqueur est le juge de bouche qui les applaudit.
Moules à couteaux tirés |
Suit une salade de tomates du jardin, arrosées d’un petit
filet de jus de citron et d’une bonne rasade d’huile aux notes herbacées des Baux-de-Provence, et parsemées de feuilles de basilic cueilli dans la matinée.
Théâtre des variétés |
On dirait le Sud…
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