Par une nuit de pleine lune, non loin de Quiberon, Siegfried Homard – que ses amis
surnommaient affectueusement Zig – remarqua, cachée timidement derrière un gros
rocher tapissé de goémon, Bernadette Langouste. C’était une grosse bretonne
rougeaude, néanmoins il en pinça pour elle. « Mais non, elle n’est pas
grosse, elle est simplement bien en chair… » la défendait-il auprès de ses
copains ricaneurs.
Quelques semaines plus tard, il lui passait la bague. Il y avait fait
graver les lettres CRPMEM, ce qui signifiait Câlins, Romance, Passion, Mon Éternellement
Mienne.
L’union fut proclamée : Bernadette était devenue Madame
B.H.L, ce qu’elle prit avec philosophie. Elle n’était pas d’un tempérament
enflammé, mais, après tout, sans doute passera-t-elle des jours heureux auprès
de son Zig Homard…
En quoi elle se trompait. L’erreur, ce fut de partir en
voyage de noces. Les antennes du couple auraient dû pourtant les dissuader d’entreprendre
un tel périple…
Quand ils arrivèrent à Versailles où ils avaient retenu
chambre et couvert chez l’habitant, le voyage, pourtant sous climatisation, les
avait éreintés. Surtout Monsieur Homard, moins fringant que de coutume. « Remets-toi,
mon pauvre Zig, tu la reverras, ta mer ! » s’exclama sa compagne en
lui caressant gentiment la queue.
B.H.L. et Zig Homard |
Compatissant, le maître des lieux leur proposa une séance de sauna – parfumé aux algues, s’il vous plaît… Ils en sortirent encore un peu dans les vapes.
« Qu’en penses-tu ma Nadette ? Quant à moi je me sens
un peu partagé…
- Moi itou…
- Et maintenant ne souhaiterais-tu pas passer à table ?
- Oh oui, mon Zig, oui oui ! »
Ils passèrent - sur la table. Le couple fut arrosé de beurre salé fondu, breton, c’était la moindre des choses, relevé d’un trait de jus de citron. Pour leur tenir compagnie, il y avait quelques pommes de terre primeurs de l’île de Noirmoutier cuites à l’anglaise, roulées à feu moyen au fond d’une poêle dans une noix du même beurre puis parsemées de curry – curry breton bien entendu.
En tête à tête |
Voyage de noces sans retour... L’Ogre des Yvelines avait encore
sévi…
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