...de Somme en somme, en somme, car ces bêtes paraissaient
roupiller, lovées dans leur prison transparente.
Fumée sans feu |
Mais les débarrasser de leur carcan ne les a pas animées, cette libération délivrance a tout juste permis à ces princesses des eaux de dévoiler leur belle nudité dorée, dans le simple appareil d'une beauté même pas arrachée au sommeil.
Phase de déroulement |
Rien à voir avec les bêtes poitevines dont la vivacité
combattante n’est que trop grande. Nul besoin aujourd’hui avec mes belles endormies venues de Somme de ces combats
sanguinolents auxquels j’ai dû me livrer pour venir à bout des anguilles maraîchines..…
Long striptease |
Pour débarrasser ces dociles Samariennes de leur coriace pelisse*
enfumée, une simple incision suffit, et j’écarte les pans de leur vêture pour balancer
l’incomestible dans la poubelle avec la vivacité d’un cadre retardataire jetant
son imper au fond de son placard (de peur d’y être mis lui-même). Les tronçons
dépouillés peuvent donc être rapidement posés dans les assiettes à côté de pommes de terre Cornes
de gatte cuites en robe des champs (la défense anti-dépouille reposant en ce
qui les concerne sur un bouclier thermique que j’ai bravé avec courage) arrosées
d’huile d’olive et d’un filet de vinaigre de cidre.
Quelques caprons, un tour de moulin de poivre rouge, et le tour (sans moulin) était joué.
Anguille fumée de Somme, cornes de gatte du jardin |
Et comme la préparation du plat avait été, Somme toute, de
tout repos, j’avais eu le loisir d’enfourner des cannelés dont la pâte avait été
préparée la veille.
Après la dépouille, le démoulage |
Le dessert fut donc bordelais. Il a su remplacer au pied et à
la pâte levés le gâteau battu samarien que j’avais oublié de convoquer (c’est
bête, pas de Somme…).
* Oui, je sais, que fait ici la pelisse - car il est notoire
que l’anguille commune n’a pas de poils… il s’agit donc d’une licence poétique.
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