Retour de pompe en l'honneur d'un nouveau beaujolais nouveau…
En effet, suivant les années mes préférences allant soit
vers le beaujolais Griottes des Domaines Chermette soit vers le
beaujolais-villages Cuvée Bernard Pivot, je m’abstiens d’opérer un choix chez
le caviste - « Les deux, mon marchand d’vin ! ». Je ne suis d’ailleurs
pas certain que mon penchant périodique vers l’un ou l’autre corresponde à une réalité objective,
car, outre l’humeur du moment, les mets avec lesquels ces vins sont servis doivent
jouer un rôle essentiel, même si dans une tentative sans doute vaine de rigueur
objective je procède à la dégustation préalable d’un premier verre apéritif, un
verre solitaire et pour la science. Il me faudrait déposer puis ouvrir simultanément
les deux bouteilles sur la table, mais je crains qu’ainsi après moult roulements
de ces nectars sur mes papilles, ce ne soit moi qui roule sous la table, mes
capacités bringuesques n’étant plus celles qu’elles furent jadis. Hein, quoi ?
Recracher façon tasteur de vin en goguette ? Vous n’y pensez pas !
Quel gâchis… Et puis à quoi bon établir une hiérarchie, il suffit que ces deux
vins nouveaux se montrent à la hauteur en endossant la robe prétexte à ces
festivités annuelles. Et c’est le cas pour tous les deux.
Si hier ce furent des gougères et un saucisson lyonnais à cuire qui accompagnaient le beaujolais,
aujourd’hui ce sont une pompe aux grattons et deux saint-marcellins de la mère
Richard qui participent aux agapes.
Il y a un an à quelques jours près j’avais déjà réalisé une
telle pompe. J’avais suivi selon mon habitude la recette figurant sur le site de Bobosse. Histoire
de changer, je choisis de m’appuyer sur les recettes figurant sur le site de la
Confrérie Bourbonnaise des Lechoux de la Pompe aux Gratons et celui de l’Allier-Bourbonnais.
Je mélange 500 g de farine, 10 g de sel, 100 g
de saindoux et 100 g de beurre pommade. J’ajoute 3 œufs entiers et 5 g
de levure de boulanger lyophilisée dissoute dans un peu d’eau. Je pétris. Comme
le résultat est trop friable, j’ajoute de l’eau pour rectifier la consistance.
Je boule le tout et mets pour une heure et demie dans la chambre de pousse à 28 °C.
La pâte a bien levé. J’y incorpore 100 g de grattons (en
l’occurrence gratons de Lyon… ) et forme une couronne que je dépose au fond d’un
moule à manqué barbouillé de saindoux. Je remets pendant deux heures dans la
chambre de pousse, toujours à 28 °C.
Pour un beaujolais en coup de pompe |
Elle est encore tiède quand elle est servie avec quelques
feuilles de salade du jardin - que l’on se rassure, c’est après une bouchée charcuto-pâtissière
régénérant le palais dans ses capacités gustatives que nous portons les verres
à nos lèvres…
Pompe jouant les épouvantails |
Puis arrivent les saint-marcellins. Bien que d’aucuns affirment que ces fromages ont connu une dérive vers l’industrialisation depuis le décès de la mère Richard, je dois reconnaître que ceux-ci étaient fort bons, crémeux, goûteux, bref affinés à souhait.
Un saint bien coulant |
Pour autant le savoureux fromage ne vole pas la vedette au beaujolais nouveau. Ce n’est pas un Bernard Pivot qui se laissera mettre entre parenthèses.
Et même en fin de soirée, il restera debout, tel un point d’exclamation !
Toujours jeune |
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