Il est bien utile d’avoir des aukazous chez soi, ces réserves qui nous permettent de faire face à des événements imprévus tels que pandémie de peste noire, troisième guerre mondiale ou invasions d’extraterrestres. Aussi mes placards regorgent-ils de ces nécessaires de survie, dont je crains hélas que la DLC ne soit dépassée quand ces catastrophes surviendront.
Quoi que…
C’est précisément à l’invasion de petits hommes verts camouflés sous l’avatar de petits Basques rouges qu’aujourd’hui je dois faire face. Verts eux aussi il n'y a guère, ils ont viré sournoisement au rouge dès que je les ai repérés dans le jardin. Il est grand temps de réagir !
Je dégaine donc mon aukazou approprié : une boîte de saucisses confites préparée par Pierre Oteiza. Contre ces poivrons bipirras, ce sera comme de la dynamite !
Bâtons de dynamite auxquels, conglomérés et serrés flanc contre flanc sous leur enrobage de graisse, elles ressemblent bigrement à la sortie de la boîte.
Je fais fondre doucement en déposant le cylindre porcin sur une poêle. Petit à petit les saucisses se séparent, s’allongent et se dispersent. L’union ne fait plus leur force, je les arrache manu militari à leur bain pour les réserver temporairement sur une plaque à débarrasser.
Cette graisse de bon cochon, elle exhale d’appétissants parfums, mais il y en a quand même bien trop. Je n’en laisse qu’une fine couche au fond de la poêle. Alors je hausse la flamme et je jette impitoyablement mes petits hommes rouges - mes biperras - dans mon ustensile grésillant. L’un d’eux parvient à se venger : je reçois la gouttelette brûlante qu’il m’a envoyée à la figure sur la joue. C’est qu’il aurait pu m’éborgner, ce malfaisant.
Puisque c’est la guerre, je riposte. Je le bombarde avec un piment Japaleno pas assez incendiaire à mon goût, mais je n’ai pas sous la main l’arme de destruction massive que serait un Carolina Reaper.
Il me semble néanmoins entendre aïe aïe aïe… Ce qui me fait penser que j’ai oublié l’ail. Je m’empresse d’ajouter une gousse taillée grossièrement et, tant qu’à faire, une petite courgette découpée en cubes que je soupçonne de connivence avec l’ennemi. L’invasion me semble maîtrisée, les dépouilles fumantes gisent sur le champ de bataille. Toutefois, pour plus de sûreté, je bats le rappel des aukazous qui se jettent sur les bipirras.
Aukazou et Biperras |
Il ne me reste plus qu’à convaincre le monde que le cauchemar a déjà commencé.
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