vendredi 27 août 2021

Une Salsa chez Riz-thon

 

«  Allo, c’est quoi qu’on graille ce soir ?

-  Allo, oui, c’est riz-thon !

-  Oh, pardon, je me suis trompé de numéro… »

Et pourtant ce sera bien thon blanc-riz jaune, avec en plus une salsa verde.

D’ailleurs je ne changerai pas le menu, j’ai déjà taillé en cubes des courgettes du jardin, trois variétés différentes : Costata romanesco, Black beauty, Blanche de Sicile

courgettes, Romanesco, Black beauty, Blanche de Sicile
Le rendez-vous des trois courgettes

Je n’en prélève cependant que la moitié, le reste sera simplement cuit à part dans un peu d’huile d’olive avec deux gousses d’ail et des herbes aromatiques. Je réserverai le résultat qui, le lendemain, fournira - parfumé au dernier moment de basilic - un agréable accompagnement pour les onglets cuits sur le gril. Un bon repas rapide en perspective…

Mais pour l’instant je fais revenir deux ou trois minutes ma moitié du jour au fond d’une casserole dans de l’huile d’olive et verse un petit verre de riz long traditionnel pour le faire nacrer. Le riz est devenu translucide, j’ajoute une bonne pincée de gingembre en poudre et une cuillerée de curry de madras. J’inonde d’un peu moins de deux verres d’eau frémissante - il me faut tenir compte de l’eau de végétation que rendront les légumes. Je complète d’une tomate offerte généreusement par un voisin de jardin plus chanceux dans ses récoltes (tu parles, à coups de déferlantes de bouillie bordelaise...) taillée en huit et de trois gousses d’ail partagées en deux. Un brin de romarin que je retirerai en fin de cuisson rejoint tout ce petit monde. Je n’oublie pas d’assaisonner d’une pincée de gros sel, je couvre d’un disque de papier siliconé percé en son centre, mets le couvercle, et enfourne pour dix-huit minutes à 160 °C.

Je parsème les deux faces de ma darne de thon blanc du Pays Basque avec de la fleur de sel.

Les dix-huit minutes sont écoulées, je retire ma casserole du feu et la réserve couverte, le temps de snacker le thon. Je barbouille ce dernier au pinceau d’une fine couche d’huile d’olive, j'effectue un bref aller-retour sur une poêle antiadhésive bien chaude utilisée en guise de plancha.

Cette brève opération terminée, je passe au dressage. Je commence par débarrasser la tranche de thon de ses arêtes et de sa peau, pare les quatre morceaux obtenus en enlevant les parties sombres peu appétissantes (ce qui ne m’empêche pas de me les goinfrer en guise de hors-d’œuvre en catimini…) et les répartis entre les deux assiettes. Je me contente sur eux d’un petit tour de moulin de poivre rouge symbolique, juste pour marquer mon territoire.

Je décoiffe le riz aux courgettes, il est tendre et se détache convenablement, tout va bien. 

riz aux courgettes, curry de madras
Avec ses légumes, un curry de campagne

Pour une fois je vais me livrer au dressage avec un cercle, histoire de changer, car je n’aime guère ce géométrisme de la facilité. Ouais, facilité, mais que dans l’intention… Car parfois le château s’écroule. Mais ici ce ne sera pas le cas. Allez, vaillante tour, protège ton thon !

Ce n’est pas terminé. Je vais faire danser mon plat. Avec une salsa diabolique. Mais non, pas la Salsa du Démon, mais une Salsa Verde dont j’avais entamé le bocal il y a quelques jours. C’est précisément sa vigueur parfumée qui m’avait donné l’envie de la vouer à une grillade marine. Et fort heureusement un thon passait par là…

« C’est quoi qui-y-a, dans cette Salsa ? »

Je laisse le vendeur répondre :

Cette salsa issue d’une recette traditionnelle mexicaine se compose de tomatillos, de petites tomates vertes typiques du Mexique. Le tout pimenté et relevé à la coriandre fraîche.


En tout cas c’est une réussite, et cette sauce fonctionne on ne peut mieux avec le thon snacké. Du tonnerre, sinon du démon !

 

«  Allo, qu’est que c’est-y qu’on mange ce soir ?

-  C’était riz-thon et sa salsa, et le spectacle est terminé.

thon blanc, riz aux courgettes, salsa verde
Salsa chez Riz-thon

-  Je préfère l’Orchestre du Splendid ! »

Et l’on a raccroché. Pas étonnant, non ?

 

 

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