HARENGS
Trêve dans mon attaque des produits écossais. Ce jour, pour le repas, ce seront des harengs saurs de Boulogne-sur-Mer que j’invite à ma table.
Quelques heures avant le repas, je les allonge dans un petit plat en céramique, ajoutant une carotte tranchée, deux gousses d’ail violet émincées, des sommités de persil, une feuille de laurier déchirée en trois, quelques baies de piment de la Jamaïque, des grains de poivre blanc de Penja et de poivre de Voatsiperifery. J’arrose largement d’huile vierge de colza, puis relève d’une petite cuillerée de vinaigre de Maury et quelques gouttes de vinaigre balsamique traditionnel.
Je laisse les arômes se mêler.
Ce n'est pas un triste saur ! |
Accompagné de bintjes en robe des champs, le résultat est plaisant. Le choix de l’huile de colza première pression à froid produite par une ferme tourangelle apporte vraiment un plus. Et puis la carotte est tendre, l’ail nouveau est parfumé tout en douceur. Il n’y a guère que le laurier et le thym qu’il faille écarte sur le côté de l’assiette…
EN ÉCOSSE
Le lendemain, je poursuis mes rapines dans les réserves écossaises.
Sur le gril, je dépose des Farm Assured Pork Sausages et une Cumberland Ring Sausages.
Pourquoi le Ring n'est-il pas une saucisse de Bayreuth ? |
Dans une poêle bien chaude dans laquelle j’ai mis à fondre une noisette de saindoux je fais croûter à feu vif les tranches que je viens de découper dans le Black Pudding. J’éteins la flamme, et l’inertie thermique continuera à permettre à l’intérieur des morceaux de monter en température tout en restant moelleux.
Quelques minutes plus tard je puis déposer sur la table de belles et bonnes assiettes. Une sorte d’échantillon d’éléments d’un breakfast écossais servi en dîner. Ah, ces frenchies !
Black is black |
De plus, faute de place dans les assiettes, la saucisse serpentiforme maintenue au chaud n’apparaîtra qu’en second service, accompagnée des rondelles découpées dans deux pommes de terre restantes de la veille qui ont tombé leur robe des champs pour venir se dorer dans le saindoux et se poudrer de poivre noir.
Tout est goûteux, mais c’est surtout avec le Black Pudding que je me régale, avec son alliance de croquant et de tendre, ses hautes saveurs d’épices. Rien que d’y penser, j’en bave sur mon clavier (mais que l’on se rassure, ce qui file, ce n’est que la métaphore…).
Le surlendemain, ce sont les deux faux-filets d’Aberdeen Angus Beef qui sont extraits manu gurmandi de leur refuge.
Aberdeen à ma table |
Je traite ces représentants de l’Écosse avec tout le respect qu’ils méritent. Aucune brutalité cuisinière ! D’ailleurs il suffit de regarder leur béatitude dans leur petit lit de beurre pour s’en assurer.
Poêle à la main |
Le seul reproche que ces Écossais pourraient me faire, c’est de les avoir inopinément placés à ma table à côté d’un imam. Un imam bayildi pour être plus précis.
L'imam allongé ( sur son divan ? ) |
Mais une fois les présentations faites, et avoir justifié cette présence par l’abondance d’aubergines et de tomates dans le jardin, tout se passe bien.
Comment eut-il pu en être autrement. L’Aberdeen Angus Stirloin est un tendre, et il a du goût…
ARRAN
Pour clore en beauté, je convoque à cette même table un fils de l’île d’Arran.
"Suitable for vegetarians" Ouf, j'ai eu peur ! |
Ce Cheddar Cheese with Arran Mustard est un fromage fort agréable en bouche, avec ses inclusions de petites graines de moutarde qui lui apportent du caractère.
Dîtes "cheese" ! |
Allez, je lève mon verre à la santé des porteurs de kilt ! Un verre de Rock Oyster. Un peu des senteurs d’Arran, mêlées à celles d’Islay Jura et Dreney.
Retour sur le terrain vagues…
Vue de Kildonan Bay à l'extrême sud d'Arran |
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