mardi 21 mai 2019

Mettre le turbot

J’ai mis le turbot. Avec simplement un peu d’huile afin qu’il ne grippe pas quand il devra tourner.
Je tourne la manette, appuie sur le bouton d’allumage, et roule ma poule !
Je pense que nous devrions nous en tirer à merveille dans le désert torride parsemé de cristaux de sel - mon théâtre d’opérations.
Mais je me suis lancé bêtement, sans préparation. Enfin, bêtement, non, ce n’est pas le mot qui convient : j’avais même beaucoup réfléchi sur l’art et la manière de gérer ce turbot.
Vapeur ou pas vapeur ? Filets ou pièce entière ? On proclame urbi et orbi que la cuisson sur l’arête, tout comme la cuisson sur coffre en ce qui concerne la volaille, donne les meilleurs résultats en texture et en goût. La bête n’est pas énorme, mais l’on dit aussi que le petit turbot a une chair plus savoureuse que le gros.
Est-ce vrai ? Pas sûr ! Car les contrevérités florissent : la peinture à l’huile c’est bien difficile mais c’est bien plus beau que la peinture à l’eau ! Allez donc vous livrer au repentir en peignant une aquarelle !
Mais revenons à nos turbots… Finalement, quoi de mieux que la simplicité pour apprécier la mer ? Du coup, je renonce même au beurre blanc que j’avais prévu dans un premier temps. Dernière décision à prendre : est-ce que je dois pratiquer des incisions ? Bof, l’épaisseur n’est pas énorme, la chaleur devrait parvenir à cœur sans problème…

Je mets le turbot. Entier. Avec un peu d’huile. Tout bêtement...

turbot
Démarrage du turbot


Et quand je le retourne, je comprends mon erreur. Ah, je vais m’amuser pour lever de beaux filets au sein de leur guenille dépenaillée !

turbot
Même pas une aile froissée...


Je termine la cuisson pendant une douzaine de minutes au four.
C’est juste le temps qu'il me faut pour préparer l’accompagnement, un riz que j’ai voulu imbibé de parfums. Pour cela j’ai préparé un boulon de crustacés (3 petits verres) dans lequel j’ai fait infuser une pincée de pistils de safran. Je le porte à ébullition, ajoute une cuillerée d’huile d’olive et plonge du riz thaï (1 verre) dans la casserole. Je laisse sur feu moyen. J’éteins la flamme quand le riz a absorbé tout le liquide. Je transfère aussitôt dans un petit plat en verre. Un tour de moulin de poivre rouge, et c’est prêt. Je réserve au chaud le temps de lever péniblement des filets guère présentables.

riz, safran, bouillon de crustacés
Riz beau bon


C’est bien bon, mais on ne m’ôtera pas de la tête que le tronçon d’un gros turbot, c’est quand même autre chose ! Avec une sauce Dugléré ou un sabayon…

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