Tout a commencé sous la pression d’une ruée de tomates aux robes cardinalices. Elles m’ont poussé à trouver une solution apte à les recevoir à ma table dans toute leur majesté.
Mon idée fut de préparer des pappardelles avec une sauce tomate parfumée par des feuilles de basilic(s) et des tranches de ‘nduja.
Las, ma boutique italienne des halles ne vendait point cette charcuterie calabraise haute en goût, et j’ai dû me contenter d’une saucisse vaguement analogue baptisée étrangement soubressade, appellation qui n’a rien de transalpine…
Puis au moment de faire cuire mes papardelles, j’ai découvert, en sortant le sac de cellophane de son élégante boîte en carton, que des insectes s’étaient lancés dans la dégustation de ces pâtes bien avant moi. Je me suis rabattu sur des nouilles fines alsaciennes moins adaptées mais intactes…
Un plat hérétiquement modifié a donc figuré sur ma table.
Basilic et hérésie |
Si les tomates et les herbes du jardin ont tenu leur promesse, par contre la saucisse de substitution s’est révélée sans le moindre intérêt, n’apportant ni parfum, ni vigueur. Et l’on s’étonnera que je préfère finalement acheter en ligne…
Mes saucisses ‘nduja arrivées tout droit de Calabre offrent une tout autre saveur !
Seconde étape (et sans doute deuxième…) : basilic thaï.
Puisque cette plante prospère youp la boum au jardin, j’ai été interpellé au niveau du vécu et de l’estomac par la lecture d’une recette de l’excellent blog La Cuisine de Bernard :
Poulet au piment, basilic thaï et cacahuètes
http://www.lacuisinedebernard.com/2018/07/poulet-au-piment-basilic-thai-et.html
J'ai confiance. Je suis donc cette recette à peu de divergences près, dues à mes contraintes personnelles.
En premier lieu, mon volailler ne fournit pas des hauts de cuisse de poulet. J’achète donc deux cuisses entières. Bon, je pourrais réserver les pilons pour un autre usage futur, mais il y a déjà assez de produits en instance. Alors, me lançant dans le parage des morceaux de poulets, je sais que la durée de confection de mon plat va dépasser le quart d’heure indiqué par Monsieur Bernard Laurance. En effet les tendons, aponévroses et autres nerfs ne manquent pas, surtout dans ces satanés pilons. En témoigne cette photo :
Chicken's anatomy |
En revanche je découpe rapidement les trois (ils sont petits) oignons rouges.
L'oignon fait la force (un thaï rouge) |
La sauce est réalisée tout aussi promptement, à l’œil je l’avoue : un tant pour tant en volume de sauce piment à l’ail, sucre (j’ai choisi de la cassonade), eau, et un peu moins de sauce huître. Comme je suis un peu inquiet de l’inscription sauce piment doux qui figure sur le flacon, j’ajoute quelques gouttes de tabasco rouge, mon pied de piment thaïlandais étant un regretté défunt désormais, et une gousse d'ail écrasée (car tel est mon bon vouloir).
Sos pas gribiche |
Je mets à griller une poignée cacahuètes dans une petite poêle. Attention, ça aurait vite fait de cramer !
Se griller les cacahuètes... |
Je pose mon wok sur le cercle crénelé qui l’éloigne du grand brûleur, et je pousse la flamme au maximum. Je verse mes six bonnes cuillerées d’huile (d’arachide) et déverse les pétales d’oignon.
Une fois qu’ils commencent à prendre de la couleur, j’ajoute les morceaux de poulet.
La viande est saisie sur toutes ses faces après quatre ou cinq minutes ponctuées de brassage avec la spatule en bois. J’arrose de la sauce, et je mélange. Trois minutes plus tard, la sauce a pris de la consistance.
Je peux alors recouvrir des cacahuètes grillées. Puis des feuilles de basilic thaï.
Je brasse le tout et laisse encore une minute sur la flamme. La sauce est devenue bien sirupeuse et du wok émanent de puissantes fragrances.
Que thaï qui m'aille |
Je transporte le wok sur la table où un support en inox l’attend à côté des assiettes encore désespérément vides, mais pas pour longtemps.
Il est très difficile de s’arrêter de le manger une fois qu’on l’a goûté !
Je confirme cette affirmation de notre bon Bernard.
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