Que d’eau, que d’eau.
Cette année les cerises de notre arbre vénérable ont duré ce que durent les roses. Peut-être aurions-nous dû suivre l’exemple des merles qui s’en sont goinfrés avant qu’elles ne deviennent vraiment rouges.
Nous avons eu tout juste le temps d’en décrocher quelques-unes en passant entre deux averses pour trois ou quatre dégustations impromptues et de pratiquer une cueillette pour la réalisation d’un clafoutis.
Le lendemain, tous les fruits étaient devenus immangeables tellement ils étaient avancés.
Pour le clafoutis, la recette était celle figurant dans l’ouvrage Auvergne Limousin dans la collection Cuisines régionales de France sous l’égide de Time-Life (1996).
Les proportions pour l’appareil sont :
180 g de farine
4 œufs
1 cuillerée à soupe d’huile
40 cl de lait
150 de sucre en poudre (dont 75 g pour recouvrir le clafoutis à la sortie du four).
1 petit verre d’eau-de-vie
1 pincée de sel
On commence par incorporer les œufs un par un dans la farine, on ajoute l’huile puis un verre de lait. On mélange bien. Quand la pâte est homogène, on verse le reste du lait, 75 g de sucre en poudre, l’eau-de-vie. L’appareil bien lisse obtenu est mis à reposer 1 heure à température ambiante.
On recouvre le fond du moule beurré des cerises non dénoyautées, disposées en une seule couche. On verse l’appareil sur les cerises et parsème de quelques noisettes de beurre.
On enfourne pour une demi-heure à 210 °C.
À la sortie du four, on saupoudre le clafoutis du sucre restant.
Et voici le résultat :
Clafoutis flottant |
Dans la recette, il est prescrit d’utiliser 500 g de cerises noires juteuses. J’avoue que je n’ai pas pesé les cerises, mais pour être juteuses, elles étaient juteuses… À tel point qu’au démoulage je me suis aperçu que le clafoutis cachait une sorte de nappe phréatique. N’ayant trouvé aucun usage pour cette eau peut-être pourtant minérale, ce dernier résidu aqueux, fils des nuages qui nous ont survolés, je l’ai versé dans l’évier, d’où il s’est écoulé pour entreprendre un nouveau cycle. Telle est la destinée de l’H2O… L'éternel retour.
En dépit de cet excès d’humidité conféré par ces cerises gorgées d'eau, le clafoutis s’est révélé fort bon : sa consistance était agréable, ni caoutchouteuse ni pâteuse et sa saveur n’était pas gâchée par un excès de sucre.
Cerise sauvée des eaux |
Je grave donc cette recette sur mes tablettes. Tablettes sans doute égarées dans quelques mois…
https://www.youtube.com/watch?v=ncs4WlWfIZo
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