CECI N’EST PAS UNE ANDOUILLETTE
Et pourtant ce produit provenant d’un excellent artisan de Longny au Perche
exhale d’odorants effluves qui émoustillent mes narines quand je le sors de son conditionnement.
Alors, andouillette ou pas andouillette, peu me chaut (d’un). Je ne me livrerai pas à la lamentable mascarade que fut une émission sur laquelle je suis tombé par hasard sur France 3 et devant laquelle je suis resté, fasciné par tant de stupidité : « Les grandes bouches ». On -qui, comme chacun sait, est un con- prétendait mettre en compétition, dans une atmosphère laborieusement enjouée, l’andouillette de Troyes versus l’andouillette de Lyon. Avec comme juge un de ces pénibles pseudo-humoristes qui ont envahi nos écrans depuis quelques années et naturellement se pince le nez en ricanant sottement devant tout produit tripier. Je ne l’accablerai toutefois pas, car une grande prêtresse de la gastronomie ayant posé son sac à dos sur la même chaîne se livre elle-aussi à de telles pitoyables grimaces, n’ayant même pas la politesse de les réprimer par respect envers les personnes qui l’accueillent. Personnes que d’ailleurs je ne plains pas trop – que n’accepterait-on donc pas pour passer à la télé…
Pour ma part, selon mes humeurs, je me régalerai d’une andouillette de Lyon, sachant qu’elle nécessite une bonne sauce pour s‘exprimer.
Le roi Lyon ? |
Ou d’une goûteuse andouillette de Troyes qui saura se satisfaire au besoin d’un simple passage dans une poêle ou sur un gril mais peut accueillir une sauce sans rechigner.
La guerre de Troyes n'aura pas lieu |
Mais aussi d’une andouillette de Touraine, celle pour moi la plus chargée de souvenir et que je laisse le plus souvent à l'état brut.
Un tour à Tours |
Je ne dédaignerai pas pour autant une andouillette de Jargeau, bien que la part de viande par rapport aux abats ne la place pas parmi mes favorites. Et je serais prêt à faire des bêtises pour m'en procurer une de Cambrai...
Bref, les lettres AAAAA attirent ma convoitise, quelle que soit la région…
Et cette fois-ci ce sera cette andouillette ( mais oui, je ne serai pas un ayatollah du culte de l’andouillette… ) du Perche pleine de parfums qui se posera sur mon assiette. Avec ses fragrances de vin blanc, d’herbes, d’épices, elle me suggère de ne pas la dénaturer par une sauce inutile. Et ce seront simplement de bonnes pâtes alsaciennes aux œufs qui l’accompagneront et s’imprégneront des sucs de la poêle.
Je me contente de réchauffer mes parts d’andouillette à feu doux dans une grosse noix de beurre en compagnie de quelques tranches d’échalotes qui vont y caraméliser.
Je bats ma coulpe :
CECI EST BIEN UNE ANDOUILLETTE
Chaudins de Porc, Gorge de Porc, Oignons, Persil, Moutarde, Échalote, Vin Blanc, Sel, Poivre.
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