Jets de pavés et lancers de couteaux… Une sortie de boîte, des thons qui avait mariné, le tout à la sauce basque… Une cocotte qui traînait par là…
Je le reconnais, tout est ma faute.
J’avais trouvé un fond de paquet de riz qui emplissait opportunément un verre, et j’ai voulu régler son sort. Alors j’ai porté à ébullition trois verres de bouillon de volaille et j’y ai fait infuser une pincée de pistils de safran.
Et là c’est moi qui ai dégainé des navajas espagnoles tout juste sorties de boîte. Dans leur jus, comme on dit chez les brocanteurs. Un jus qui est venu parfumer le bouillon, alors que je tranchais mes couteaux ibériques bien émoussés à l’aide d’un homonyme japonais à la dureté nettement plus affirmée. Je me suis débarrassé de ces tronçons compromettants en les jetant dans le bouillon voisin.
La cocotte, maquillée d’un trait d’huile d’olive, après avoir réchauffé en son sein un oignon partagé et une gousse d’ail dégermée a bien voulu accueillir l’Oncle Ben - vingt minutes, pas plus ! Et, sous un drap de papier siliconé, ce fut chaud après le bain safrané… Pas un minable 37°2 le matin, carrément un 157° le soir !
Je continue ma confession. Oui, c’est moi qui ai jeté les pavés.
Mais c’est le thon qui me les avait fournis. Un rouge…
Il avait mariné chez les Basques, le thon, oui, je sais, ce n’est pas une excuse… N’empêche qu’avant de le mettre sur le gril, j’ai eu la délicatesse de l’essuyer, le débarrassant de la sauce Sakari qui le barbouillait.
Il n’est resté que quelques instants à se dorer. Il m’a déclaré : « Bon, on ne va pas en faire tout un plat… »
Ben si, j’en ai fait tout un plat.
Ces thons, il faut que l’on les dresse, non mais !
Pavés d'un thon...
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