Deux récipients sont sur le feu : un rondeau où
commence à frémir de l’eau salée, une casserole dont l’eau du robinet suit le
même chemin. Ils arrivent ex aequo sur la ligne d’arrivée de l’ébullition.
Dans le rondeau, je verse une livre d’asperges vertes des
Landes. Comme elles sont plutôt fines, tellement fines que je n'ai même
ressenti le besoin de les écussonner, elles ressortiront cinq minutes seulement
après le grand plongeon. Je les étends provisoirement sur un papier absorbant.
Dans la casserole, je vide la barquette contenant 330 g
de ravioles de jambon de Bayonne, bleu de brebis et noix torréfiées provenant
de la maison IRINA Pasta située à Arbonne, dans le Pays basque. Je les évacue
deux minutes plus tard, temps que j’ai mis à profit pour répartir les asperges
tête vers le bas sur les flancs transparents d’un grand saladier en verre – pas
suffisamment grand cependant pour que les pieds des asperges ne puissent pour
la plupart dépasser du bord de ce réceptacle.
À l’aide d’une araignée, je transvase les ravioles qui
désormais flottent à la surface de la casserole au creux du saladier, coiffant de leurs carrés jaunâtres les pointes des asperges vertes.
Je fais d’une pierre deux coups, d’un beurre deux sauces, pouvant
ainsi transférer fièrement vers la table de la salle à manger un seul plat - aussi esthétique que gourmand. Il ne restera plus qu’à se servir en ravioles et
à saisir en intermèdes les asperges par la queue pour les porter aussitôt à la
bouche et les croquer goulûment sans se salir les mains. Quand même mieux que des
tristes gisants au coude à coude que l’on aurait séparés péniblement pour les
tremper dans une coupelle redondante !
Sud-Ouest en majesté |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire