LE BLANC
Les premières asperges blanches de l’année
sont là.
Elles viennent des Landes, mais elles ont dû accourir ventre
à terre, car leur coupe est encore bien humide, comme si elles venaient d’être
arrachées de leurs sables. Leur rafraîchissement sera quasi symbolique, je me
contente de leur donner sensiblement la même longueur après les avoir épluchées
à l’aide d’un économe. Puis je les dépose dans un bac inox perforé afin de les
cuire à la vapeur.
Au bout d’une dizaine de minutes, je vérifie la cuisson en piquant
la plus grosse de la pointe d’un couteau. C’est OK !
Vapeur sur les Landes |
Dans cet alignement à vos rangs fixe je ne voudrais voir qu’une
tête. Mais j’aperçois en dixième position un pied… Où avais-je moi-même la tête
en les allongeant côte à côte ? Je constate aussi que ces asperges seront
treize à table. J’espère qu’elles ne sont pas superstitieuses !
Désormais, elles se trouvent sur un papier absorbant, lui-même sur un plat en inox, et toutes dans le bon sens - non mais !
Bien dressées ? |
Elles viennent rejoindre un plat de jambon blanc de porc Prince Noir de Biscay, lui aussi provenant des Landes, dont le gras onctueux fond dans la bouche.
Prince à la belle cuisse |
Repas à la bonne franquette, on plonge les asperges dans des
petites coupelles de vinaigrette : un quart de vinaigre de cidre, une
pincée de sel, trois quarts d’huile d’olives maturées des Baux de Provence aux
senteurs de tapenade.
Le printemps commence bien.
LE VERT
Les premières asperges vertes de l’année sont là.
Elles viennent du Gers. Et bien qu’elles aient passé une
journée au réfrigérateur, elles sont encore bien droites dans leurs bottes !
Je les écussonne et les partage en tronçons biseautés.
Je verse le résultat de ma découpe dans une poêle où fond
une bonne noix de beurre demi-sel.
Après cinq ou six minutes à feu moyen, les asperges sont
cuites, légèrement al dente.
J’avais prévu de les servir avec des filets de pigeonneau,
mais malheureusement il y avait précisément une rupture de stock au moment de
ce projet. Je me suis rabattu sur des andouillettes de canard – au canard serait
plus exact… - achetées in extremis aux halles locales. Elles sont suffisamment
enrobées de graisse pour que je n’aie pas besoin d’en ajouter dans la petite poêle
où je les fais dorer.
Asperges vertes et andouillettes sont cuites, c’est le
moment du dressage. Pendant que je m’y attelle, je remets en température la sauce
préparée quelques dizaines de minutes auparavant : un verre de porto rouge et deux
cuillerées de balsamique traditionnel de Modène mis à réduire avec une pincée
de piment d’Espelette et une branche de romarin du jardin. Elle est désormais
sirupeuse à souhait.
Je la répartis sur les assiettes. Je complète de quelques
fleurs de ce romarin cueilli deux heures auparavant.
Bonne dégustation !
Quand le canard fait l'andouillette au milieu des asperges |
Effectivement elle fut bonne. Mais elle aurait pu être très
bonne si, à la place de ces andouillettes qui ne cassent pas trois pattes à un
canard, se trouvassent ces filets de pigeonneau saignants à cœur dont j'ai été frustré.
Bonsoir , pour les asperges blanches, j'ai adopté un "rituel" hérité d'un intervenant sur BABS...
RépondreSupprimer• Je raffraichis la coupe sur deux à trois mm
• j'aligne ensuite toutes les pointes pour présenter des asperges de longueur identique
• je les tranche environ aux deux-tiers
• j'épluche uniquement côré pointe et je les range une à une, le talon-tiers restant me servant à les caller bien verticalement dans le panier de mon cuiseur.
• les épluchures vont dans le fond du cuiseur après y avoir déposé une CàS de gros sel
• je dépose le panier garni d'asperges par dessus les épluchures et hop, un peu d'eau froide en laissant dépasser les pointes de deux à trois cm...
...et hop, en avant pour la cuisson...
• à la sortie, le panier vat directement dans l'eau froide pour stopper la cuisson.
• Les asperges sont rangées précautionneusement dans un récipient, et les talons qui m'on servi à bloquer le tout sont fendus en deux pour en récupérer la pulpe que j'utilise pour faire un velouté que je mouille avec l'eau de cuisson ...
Bon Appétit Bien Sûr...
Souvenir, souvenir…
SupprimerJ’ai retrouvé le texte suivant sur le forum de BABS :
Posté le 03-04-2006 à 13:34:49 par Profil supprimé
Concernant la cuisson des asperges :
Tout d'abord, il faut les peler et couper le bout opposer aux pointes,
il faut laver les épluchures de façon à réaliser un fumet d'asperges ( les épluchures et de l'eau sans sel en quantité suffisante pour la cuisson, vous comprendrez ensuite pourquoi) dans lequel après cuisson de ce fumet, nous mettrons à cuire les asperges à l'horizontal à faible ébullition jusqu'à la cuisson désirée, il faut s'aider en celà de la point d'un couteau d'office.
Après cuisson, retirer les asperges et les mettres sur un linge ou bien à s'égoutter sur un plat à asperges munie d'une grille...
Débarasser les épluchures et les bouts d'asperges ayant servis à réaliser le fumet. Le faire réduire jusqu'à une forte saveur de concentré d'asperges : c'est ainsi que vous pourrez le congeler en cubes prets à servir pour réaliser des sauces.
Exemple : un saumon à la créme d'asperges : mettre 25 cl de bon vin blanc et 25 cl de crême fraîche à réduire de moitié avec un cube de fumat d'asperges, laisser réduire à votre goût avec une belle couleur ivoire, mettre des pointes d'asperges en décoration et pte garniture, et hop! bonne dégustation.
A+
Pour ma part, quelques années plus tard, j’avais apporté ma contribution à ce même topic ( de 15 pages ! ) consacré à la cuisson des asperges en répondant à un des participants qui s’était vanté d’avoir réalisé une « belle cuisson avec une sauce adéquat » :
Posté le 24-04-2010 à 20:06:32 par Grisbiche
La sauce Adequat est une sauce d’un esprit bien différent de celui de la sauce Passpartout.
Si les origines de la sauce Passepartout sont faciles à retrouver – elle fut créée par le domestique de Phileas Fogg -, on se perd en conjectures sur celles de la sauce Adequat. D’aucuns, par un rapprochement hasardeux, ont voulu l’attribuer à Reginal Jeeves, le célèbre valet de chambre. Mais s’il est vrai que ce dernier savait trouver une solution appropriée à chacun des problèmes de son maître, Bertram Wooster, il semble douteux que ses talents se soient étendus de la chambre à la cuisine. En fait, il est probable que les sources de la sauce Adequat remontent à l’antiquité. Une lecture attentive de De re coquinaria d’Apicius donne des indices allant dans ce sens. On constate aussi que de tout temps des recettes ont conseillé d’utiliser des récipients « adequat » qui bien entendu étaient destinés au départ à préparer la sauce Adequat comme le tajine le tajine.
J’espère que les lecteurs de ce forum ne m’en voudront pas de ces précisions, certes non exemptes de cuistrerie, mais que trop de cuisinier, même parmi les plus compétents, ignorent.
Pil-poil le topic auquel je faisais allusion à part que je sale mon eau de cuisson et que mes pointes sont cuites par la vapeur de l'ébullition... 2006, en ben ça ne nous rajeunis pas...amitiés.
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