À qui se fier ? Voulant vérifier le temps de cuisson des bulots, je suis tombé sur la page d’une boutique de vente de poissons en ligne fort vantée dans les médias. Poiscaille pour ne pas la nommer…
J’ai pu y lire :
Recouvrir d’eau froide, poivrer fortement, ne pas saler. Porter à ébullition, compter 20 minutes d’ébullition puis couper le feu et laisser refroidir longtemps dans l’eau de cuisson. Égoutter.
Tiens, me dis-je dans ma grande naïveté, pourquoi ne pas essayer cette méthode prônée par des spécialistes de la mer et non par une blogueuse tata Ginette ?
C’est ainsi qu’après avoir fait dégorger mes bulots achetés le matin chez le poissonnier, je les fais tomber de la passoire où je les ai bien rincés dans une casserole dans laquelle gisent déjà thym, laurier, sauge et grains de poivre noir. Pour faire bonne dose, j’ajoute même une cuillerée de New England Seafood Seasoning
Je recouvre d’eau du robinet, place sur la flamme.
Quand vingt minutes se sont écoulées, je retire la casserole du feu et laisse refroidir.
L'araignée guette le bulot |
Au moment de passer à table, je dispose les bulots dans un plat. Il y a du positif : les bestioles ne se sont pas repliées dans leur antre, il sera donc facile de les sortir de leur coquille.
Bulots d'eau douce |
En revanche, même recouverts de la mayonnaise bien relevée et citronnée, ces bulots sont insipides…
Que ne me suis-je adressé à une source fiable. SOS Grisbiche par exemple !
https://sosgrisbiche.blogspot.com/2017/07/des-bulots-peinards-des-calamars-qui.html
Nous nous consolerons avec le crabe et les crevettes. Pour ces dernières, rien à faire : il me suffit de les déposer dans une coupelle.
Pour la cuisson du tourteau, je me tourne vers une autre source : le Chef Simon. Mes tentatives de départ à l’eau bouillante ou à l’eau froide ne m’ont pas permis de trancher entre ces deux méthodes, constat corroboré par ce vaillant vulgarisateur qui, comme moi, en a vu des pattes abandonner lâchement leur carcasse natale, et sans que l’on sache trop pourquoi…
Je procède donc comme dans sa démonstration illustrée, avec cependant un court-bouillon plus corsé que le sien : il contient moult feuilles de laurier, un brin de thym, un oignon tranché en deux, trois petites échalotes, un piment coupé en deux et épépiné (chat tombé du haut de l’échelle de Scoville craint l’escabeau…), un demi-citron, une cuillerée de grains de poivre noir, un trait de vinaigre blanc.
Je plonge le tourteau, les pattes dirigées vers le bas, dans l’eau bouillonnante Je laisse dix minutes à frémissement. Je retire du feu et coiffe le faitout de son couvercle. Dix minutes se sont encore passées. Je sors la bête de sa piscine privée.
Allongé dans le court-bouillon |
Le tourteau du Chef Simon avait perdu une pince dans l’aventure.
Le mien est resté complet. Nanaraire. chefaillon, bisque bisque (de crabe…) !
Quand le moment de passer à table est arrivé, je suis si satisfait de cette entièritude inespérée que j’ose me lancer dans un exercice que je n’ai jamais pratiqué : partager le tourteau en deux.
Pour ce faire, j’ai recours à ma scie de boucher qui acquière ainsi un statut terre-mer. L’instrument se montre digne de cette extension du domaine de sa lutte. La coupe est propre, et me révèle un abondant corail. Je n’en attendais pas moins, car j’avais choisi une femelle pour me régaler de ce que je préfère dans cet animal. Eh oui, ce n’est pas la patte que j’préfère, pas plus que je ne casserais quatre pattes à un homard, non, ce n’est même pas la pince, Monseigneur, moi, ce qui me plaît le plus, c’est de vider le coffre, ne vous déplaise !
Il s’agit maintenant de trouver la place pour ces deux hémicrabes sur un plat qui se révèle un tantinet limité pour les accueillir en compagnie des crevettes et des deux ramequins individuels dans lesquels j’ai réparti la mayonnaise que je viens de monter. On se pousse un peu : c’est bon, tout ce petit monde a réussi à se caser…
Le tourteau pourfendu et ses crevettes |
Si, comme je l’ai déjà écrit, les bulots se montrent décevants, en revanche la cuisson du tourteau est parfaite, la chair juste à point et le corail encore onctueux. Les crevettes d’une fraîcheur irréprochable sont fameuses accompagnées d’un pain croustillant tartiné de beurre de baratte du Marais Breton dont les grains de fleur de sel croquent sous la dent.
Une bouteille de vin blanc bien fraîche… Un vin argentin que j’ai découvert il y a quelques semaines, et qui fonctionne particulièrement bien avec les fruits de mer.
Ne manque plus que le bruit des embruns.
Pallions, pallions...
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