samedi 16 mai 2020

Une vie de merda

Quand on s'appelle Merda, on naît dans une blette, et non dans un chou.
Ne pas confondre le Merda de la branche niçoise avec le Merda de la branche parisienne qui s’élança vers Robespierre en brandissant un pistolet et en vociférant « Enculé d’t’Arras ! » (pas distingué pour un futur général…) avant de lui exploser la mâchoire.

Républicain à ne pas confondre avec l'aristocrate Merda de Can


Mais revenons aux Merda qui nous intéressent, dont la vie est un court fleuve presque tranquille.
Fruits de l’accouplement de la blette et de la pomme de terre, leur gestation nécessite un processus complexe.
Avant l’accouplement, la blette subit une division poussée.

merda de can
Ici, blette de mon jardin


Puis, tombée après une glissade sur l’huile d’olive, elle perd ses eaux.
De son côté la pomme de terre, après un bon bain dans l’eau chaude ou un passage au sauna, s’écrase lamentablement quand elle voit arriver le pilon.

merda de can
Ici, pomme de terre de je ne sais où


C’est la bonne Maryse qui procède à l’accouchement.

merda de can
Maryse au travail


Pendant son enfance, Merda est nourri d’un œuf et de farine jusqu’à ce que l’on puisse dire :
« Ah enfin, il n’est plus aussi collant, l’âge ingrat est passé, on va enfin pouvoir en faire quelque chose ! »
Ce qu’il ne sait pas, le pôvre, c’est que l’on va le rouler dans la farine…
Bientôt, il se trouve aligné avec ses pairs, obéissant aux ordres d’un petit chef.

merda de can
Suggestion de trompe-l'œil pour Top Chef : ô surprise, ce n'est pas de la...


« Allez, plonge ! C’est chaud, et alors ? Tu n’es pas le premier à subir le baptême du feu ! Mais tu vas remonter maintenant, sombre crétin… Ah, quand même ! Mais tu ne bouges plus. Il s’est noyé, ce Merda de merde. Qu’on lui fasse le bouche-à-bouche ! »
C’est moi qui suis chargé de ce bouche-à-bouche. Mais Merda est mort, définitivement mort, étendu sur la rive !
Oui, il était encore vert sous son camouflage poivre et sel. Oui, il ne s’est jamais éclaté, car c’est une âme fière, et je l’en remercie. Oui, il était pétri de bonnes intentions (les miennes).
Aussi doit-il bénéficier d’une extrême-onction de première classe : du beurre demi-sel fondu parfumé par des feuilles de sauge et de la noix de muscade.
Maintenant il repose au milieu de ses compagnons. Je le recouvre d’un linceul de parmesan.

merda de can
Belle merda


Y a plus qu’à procéder à l’engueulement !


Je me suis régalé de ces gnocchis qui ne seront ainsi pas réservés aux Niçois (qui mal y pense…).
Et parodiant l’ineffable Jacques Bodoin dans son sketch sur la panse de brebis farcie, je puis m’exclamer :
« J’ai craint que ce ne fût pas de la merda. Mais, une fois que je l’ai eue goûtée, je me suis réjoui que ça en soit ! »

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