J’ai failli ajouter « et la coquette au coq », mais cet exemple n’est guère probant, certains rapports pouvant parfois être observés entre eux.
Perplexe, j’ai recherché l’étymologie de cette appellation étrange pour un mini requin dans le dictionnaire.
saumonette
ÉTYM. 1975 ; de saumon, à cause de la couleur de sa chair.
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Ah, donc ce surnom serait aussi récent que stupide, car si une teinte n’a rien à voir avec celle du saumon, c’est bien le rose un peu sanguinolent de ces petits requins connus sous le nom de roussette avant d’être dépouillés ?
Je jette quand même un coup d’œil sur mes vieux dictionnaires papier : effectivement dans le Robert édition 1972 et le Larousse édition1969, saumonette, nada !
Ceci expliquerait pourquoi j’ai tendance à utiliser le terme roussette plutôt que saumonette : je suis un vieux con qui reprend la formulation maternelle « Aujourd’hui, ce sera roussette, il y en avait de la belle pas chère au marché… » ou l’inscription « Roussette à la grenobloise » qu’une septuagénaire périgourdine - cordon-bleu d’exception qui savait sublimer les produits les plus simples à tel point que sa renommée locale avait attiré la reine mère d’Angleterre dans son modeste établissement - faisait figurer de temps à autre sur le menu imposé entre la soupe et le plat du jour, augurant ce poisson qui fut un de mes régals en ce lieu à la fin des années soixante-dix.
Or donc, le vieux con que je suis indubitablement se trouve face à face avec deux tronçons de
En souvenir de ce village du Périgord Noir et de sa talentueuse cuisinière, je vais les passer à feu moyen dans du beurre fondu mélangé de jus de citron au fond d’une poêle coiffée d’un couvercle. Après avoir vérifié la bonne cuisson, je dépose sur les assiettes, remets une noix de beurre et un trait de citron dans la poêle et verse la sauce ainsi obtenue sur le poisson. Je dépose à côté des inflorescences de brocoli et des bâtons découpés dans leur queue. Je les ai fait cuire dans de l’eau généreusement salée respectivement sept à huit minutes et une dizaine de minutes. J’arrose de beurre fondu. Suivent les carottes glacées sous une feuille de papier siliconé au fond d’une casserole dans de l’eau jusqu'à effleurement avec pincées de sel, sucre, et noisette de beurre. Je termine en parsemant de quelques câpres.
Une saumonette bien dressée |
C’est bon, même bien entendu le résultat n’est pas à la hauteur de mes souvenirs mélanopérigourdains…
Ce repas avait débuté dans la diététique. Il finira avec un dessert qui est tout, sauf léger : une tourte aux noix inspirée par celle vue au cours de l’émission Cuisine des Terroirs sur la chaîne ARTE consacrée aux Grisons.
La confection de cette pâtisserie campagnarde particulièrement roborative est relativement simple.
La pâte est une pâte brisée, tout au moins chez moi, car vérification faîte, nos Helvètes y incorporent du sucre. Ajout peut-être superflu si l’on considère la confection de la farce… On réalise un caramel que l’on décuit avec de la crème fraîche et y incorpore un demi pot de miel de châtaignier ainsi que force cerneaux de noix grossièrement écrasés.
Il n'y a plus qu'à façonner et enfourner pour une quarantaine de minutes à 180°C.
Tourte à la noix |
Ben oui, c’est fort bon.
Comme aux Grisons |
Mais pas vraiment aérien...
Alors, la panse bien pleine, il ne sera pas possible après le café de se livrer à une sieste crapuleuse…
Somme honnête exclusivement !
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