dimanche 8 septembre 2019

Je vais me les farcir !

Toutes ces tomates, je vais me les farcir, disais-je, submergé par ces envahisseuses multicolores.
Eh bien, c’est désormais chose faîte.
Je leur ai préparé une bonne farce.

Dans une bassine je mélange la chair de porc hachée avec :
- deux fines tranches de jambon de pays ardéchois victimes de mon acharnement sur la planche pour les réduire en particules élémentaires
- la mie d’un quignon de baguette mise à tremper dans du lait
- un œuf
- deux échalotes et un petit bouquet de persil ciselés
- trois gousses d’ail écrasées au presse-ail
- des feuilles de thym et d’origan
- plusieurs tours de moulin de poivre rouge
- une pincée de quatre-épices
- une cuillerée rase de sel fin
Je réserve au frais.
Je décapite les tomates et les creuse avec une cuillère parisienne. La chair et les pépins prélevés sont mis dans une petite casserole sur un trait d’huile d’olive avec un petit oignon haché, un chaton de poivre long, une feuille de laurier, un brin de thym. Je laisse compoter sur une petite flamme que j’éteins quand il ne reste presque plus d’eau.
Je laisse refroidir, puis j’ajoute cette préparation à la farce en la passant à travers un chinois.
Il me faut maintenant emplir les fonds creusés de cette farce. Je n’ai pas réalisé cette opération de parsemer l’intérieur de sel afin de faire dégorger en retournant sur une grille. Ce n’est pas un oubli : je procède toujours de cette façon, car je ne suis pas le moins du monde gêné par l’abondance de liquide au fond du plat. Après tout, il fournira une atmosphère humide dans le four propre à conserver le moelleux de la farce. Mais surtout le goût de ce jus est fameux ; d’ailleurs n’est-il pas en majeure partie constitué de cette eau de tomate qu’il était très à la mode d’extraire à cru il y a quelques années ?
Mes tomates farcies trônent dans le plat, bien dodues, le chapeau rivé par un cure-dent.

tomates farcies
Nées coiffées...


Elles passent un quart d’heure au four à 180 °C, puis une demi-heure à 170 °C.
Quand je les sors, la cuisson me semble parfaite, et un bon parfum embaume la cuisine.

tomates farcies
Nuances plus automnales


Il vient ensuite se répandre dans la salle à manger.
Je mélange chair de tomate, farce et jus dans une cuillère que je porte à ma bouche. Ah, ma bonne dame, mon bon Monsieur, des tomates farcies, on ne s’en lasse jamais. D’autant plus que la farce n’est jamais tout à fait la même, et que les variétés de tomates sont nombreuses…

tomate farcie
Je suis accueilli à bras ouverts



Bon, opération tomate farcie réussie, mais ce n’est pas pour autant que je suis venu à bout de ma pléthore invasive.

Il me faut employer la manière forte.
Ces tomates de toutes variétés, de toutes couleurs qui occupent mes cagettes et autres paniers, je les pourfends, je les tranche, je les éventre, je les jette dans une grande casserole sur une petite mare d’huile d’olive. Puis, une fois mon attaque terminée, je bombarde les victimes entassées de ce qui me passe par la tête pour conférer d’agréables fragrances et parsème d’une cuillerée de gros sel.

sauce tomate
De toutes les couleurs !


Je laisse à feu doux un peu plus de deux heures en brassant régulièrement. La consistance me paraît alors convenable.

sauce tomate
Il n'y a plus qu'à mouliner


Je passe alors le tout dans un moulin à légumes. La crème obtenue - une bonne sauce tomate maison - est versée dans des bacs en plastique (4 récipients, c’est-à-dire 2 litres) et mise au congélateur.
J’espère que dans l’avenir je leur trouverai bon usage !

P.S. : il arrive encore plein de tomates, je dois repartir à zéro, je suis le Sisyphe de ce fruit…











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