Ainsi une belle rêvant du bal des debs se trouva dans la débine, un banlieusard se croyant prince du rap ne vécut que de rapine, un gourmand breton d’un far n’eut que la farine, un mystique enrhumé rata l’office pour aller à l’officine et je connais même l’amoureuse éconduite d’un chauve des Balkans qui, dépitée, partagea sa vie avec une chauvine de Montélimar.
Bref, qui veut faire l’ange fait l’angine…
Et moi qui aurais bien aimé me régaler d’une langouste, je dus me résoudre à cuire des langoustines.
Pour ce faire, je les ai plongées dans de l’eau bouillante où nageaient quatre feuilles de laurier, une branche de thym classique, une autre de thym citronnelle, trois brins de persil, quelques lambeaux de zeste prélevés d’un citron. Une douzaine de grains de piment de la Jamaïque, une cuillerée de poivre noir ajoutaient leur parfum. Enfin une douzaine de gouttes de Tabasco ajoutaient leur vigueur.
En plongée |
J’avais prévu, pour ces langoustines relativement grosses, de les laisser cinq minutes. Délai au bout duquel je me suis trouvé perplexe, car à ce moment l’ébullition reprenait à peine… J’ai décidé de les laisser deux minutes de plus. Mal m’en a pris, car elles se sont révélées légèrement surcuites.
Je les ai sorties à l’aide d’une araignée pour les déposer sur un plat.
Ah, c'était épuisant ! |
Pendant qu’elles refroidissaient, j’ai confectionné une mayonnaise, montée en premier lieu en utilisant de l’huile d’arachide, à partir d’un jaune d’œuf mélangé avec une petite cuillerée de moutarde forte de Dijon Puis j’ai continué avec de l’huile de colza vierge pour finir par un trait d’huile d’olive aux parfums herbeux. J’ai détendu avec une cuillerée de jus de citron. Cette tentative de mélange d’huiles a abouti à un résultat gustativement convaincant. Il n’en est pour preuve qu’à la fin de la dégustation des langoustines il ne restait même pas une larme de cette mayonnaise au fond de la petite soupière dans laquelle je l’avais servie et que le surplus resté dans le coin des assiettes fut saucé sans vergogne avec un quignon de pain.
Mais avant cette happy end, il m’a fallu disposer les bêtes et leur sauce sur un plat.
Langoustines fâchées se tournant le dos |
Et en dépit du léger loupé dans la cuisson que j’ai déjà mentionné, c’était quand même bien bon…
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