L’homme c’est moi.
Allez, dans la cocotte, mes souris… Faites-vous dorer dans un trait d’huile d’olive !
Bon, je vous en sors quelques instants, le temps d’y faire fondre un gros oignon blanc découpé en tranches fines saupoudré d’une pincée de sel fin. De l’île de Ré, vous ne serez pas dépaysées. J’ajoute trois gousses d’ail dégermées, puis des filaments de safran. De Touraine, vous êtes gâtées. Mais oui, je sais, ça va vous donner le teint jaune… Et alors ?
Zou, retour cocotte, mes mignonnes souris ! Un verre de vin blanc du Haut Poitou, de cépage sauvignon gris, un verre d’eau du robinet pour vous baptiser. D’ailleurs, désormais, vous serez Artémise et Cunégonde…
C’est prêt pour le voyage ! Ah non, j’oubliais le sel et les grains de poivre à queue…
Je vous offre un bouquet parfumé, romarin, thym, origan frais cueillis et enfermés avec un brin de persil au creux d’une feuille de poireau.
Souris au bain |
Silence, on ferme ! En route pour un voyage de trois heures à 120 °C. Oui, c’est la porte du four qui claque, mais rassurez-vous, je viendrais vous voir de temps en temps pour m’assurer que vous n’avez pas trop soif. Et je vous réserve une surprise.
La surprise, ce sera un gratin de légumes du soleil en provenance directe de nos jardins.
Je commence par faire revenir dans une cuillerée d’huile d’olive les dés taillés dans un poivron noir et une petite aubergine blanche. J’ajoute les tranches d’une tomate cornue des Andes.
On revient |
Puis je répartis entre deux petits plats ronds à oreilles qui ont donc le mérite d’être toujours à mon écoute.
En faire un plat |
Je découpe en six tranches horizontales un chabichou fermier du Poitou. Je les dispose sur les légumes, donne un tour de moulin de poivre rouge et arrose d’un léger filet d’huile d’olive.
Le chabichou se met en six |
Il reste encore pas mal de temps avant que les frangines ne revoient la lumière du jour, alors je réserve.
Mes souris ont désormais besoin après ces trois heures de farniente d’un bon coup de fouet pour leur donner de la couleur.
Après une nouvelle heure à la cocotte dans le four à 180 °C, je les découvre toutes attendries et bronzées. Mais elles ont bu moins que je ne le pensais, ces filles de bonne famille. Cinq minutes supplémentaires à découvert sur une flamme, et l’onctuosité de leur bain sera parfaite…
Mes souris |
Le voyage des deux sœurs Fenouillard est terminé.
Elles ont fort bonne mine quand je les allonge sur leur lit rond immaculé. Ah, mes tendres Artémise et Cunégonde… Laissez-moi vous arroser des parfums de mon jardin et du safran de Touraine.
Cunégonde |
Artémise |
Je leur présente ma surprise, encore plus dorée qu’elles : un gratin tout juste sorti de sous le gril auquel j’ai ajouté le turban d’une cuillerée de crème d’ail noir.
La surprise d'Artémise |
Chacune reçoit la sienne que je place à ses côtés. Elles en fondent de plaisir… Peut-être Cunégonde un peu plus qu’Artémise…
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