Dans une clairière, des fraisiers m’ont offert des fraises des bois.
Et tout autour des robiniers m’ont offert des robins des bois.
Ces grappes parfumées dont les effluves embaumaient toutes les sentes sylvestres que le commun appelle fleurs d’acacia…
Muni d’un sécateur plus pratique que mon fidèle couteau de Laguiole afin d’à la fois couper et tenir l’inflorescence, j’en ai vendangé suffisamment pour satisfaire deux personnes gourmandes qui ne manquent pas à satisfaire chaque fin de printemps à ce rituel : se régaler de beignets imprégnés de fragrances florales.
Le fond du panier où ces grappes se nichaient fut recouvert de branches de genêt destinées à confectionner un fringant bouquet apte à faire entrer la vraie vie dans le salon bibliothèque tout en rendant hommage aux Plantagenets dont bon nombre sont enterrés à une quarantaine de kilomètres…
Peu après, je prélevais du panier des grappes que j’ai débarrassées de quelques pétales de genêt tombés sur elles.
Robins de bois... |
Sur le feu, une petite négresse héritée de ma mère les attendait, un croûton baignant dans l’huile remplaçant le thermomètre infrarouge que je n’avais pas sous la main.
La négresse blonde |
J’avais confectionné une pâte :
125 g de farine
1 jaune d’œuf
2 blancs d’œuf
1 cuillerée d’huile d’arachide
1 pincée de sel
10 cl d’eau
Quantités approximatives, le témoignage offert par mes œufs n’étant pas exemplaire quand on constate la variété de couleurs et surtout de tailles dans la boîte dont je les ai extraits…
Histoire d'oeufs |
M’étonnant de cette fantaisie encore plus manifeste dans le plateau dont le vendeur éleveur les prélevait sur son étal du marché, le maître des poules m’a expliqué que la cause en était la race hybride qu’il avait choisie et les hasards de la génétique. Hum, bien loin de l’INRA ou de l’ITAVI… Je me suis pris à rêver de voitures hybrides sortant d’une chaîne balançant entre une tendance essence ou une tendance électricité suivant l’inspiration du robot de service.
Mais désormais je n’en étais pas là. J’avais mélangé tous les ingrédients, sauf les deux blancs d’œuf.
Et il me fallait monter ces derniers en neige, ma puissante musculature et un fouet remplaçant le batteur que je n’avais pas sous la main…
Bon, c’était chose faîte, j’incorporai précautionneusement le fruit de mes efforts : je pouvais enfin tremper les fleurs d’acacia dans la pâte à beignet et les déposer dans l’huile frémissante de ma mini-friteuse.
Quelques minutes plus tard j’avais dressé une petite colline de grappes dorées et croustillantes saupoudrées de sucre.
Dehors, le nudiste ! |
Aujourd’hui, les fleurs de robinier ne sont plus qu’un souvenir gourmand. En revanche les fleurs de genêt sont toujours là. Mais elles commencent à être moins fringantes…
C'est le bouquet ! |
Hélas, il faut bien que genêt se passe !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire