« Je vous suppose bien crottés et tout de froid transis. Venez donc vous réchauffer, l’immeuble a le gaz à tous les étages. Ici ce n’est pas la cambrousse !
Piments des villes |
- Ne nous plaignez point, nous avions la cheminée pour combattre les frimas. Vous-êtes-vous regardés, confits dans la poussière ? Si nous sommes ici, ce n’est certes pas de notre propre gré… »
Piments des champs |
Le dialogue s’interrompit. Les piments urbains furent décrochés, les piments ruraux les remplacèrent.
« Que nous vaut cette expulsion ? C’est un scandale !
- Tout ridés, tout flétris, privés de la moindre vigueur… Et l’on s’étonne de son sort ! Vous avez fait votre temps, allez, ouste, vils prétentieux jaloux de nos bonnes joues écarlates. Place aux jeunes. »
Finalement, la situation n’est pas si mauvaise après tout, se disaient les fils d’Espelette poitevins d’adoption et désormais franciliens. Rien, rien de rien, nous ne regrettons rien…
Mais ces piments avaient tort de se réjouir.
Que ce soit celle de la bûche de la campagne ou celle du gaz de la ville, de toute façon la flamme finira par les griller.
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