jeudi 9 novembre 2017

Les piments des villes et les piments des champs

Récemment un groupe de piments, montés du pays basque à la ville comme le chef Echtebest, vit arriver leurs frères venant de la campagne, arrêtés près de Poitiers comme les Maures d’antan. Sitôt ils se moquèrent.
« Je vous suppose bien crottés et tout de froid transis. Venez donc vous réchauffer, l’immeuble a le gaz à tous les étages. Ici ce n’est pas la cambrousse !

piments d'Espelette
Piments des villes


- Ne nous plaignez point, nous avions la cheminée pour combattre les frimas. Vous-êtes-vous regardés, confits dans la poussière ? Si nous sommes ici, ce n’est certes pas de notre propre gré… »

piment d'Espelette
Piments des champs


Le dialogue s’interrompit.  Les piments urbains furent décrochés, les piments ruraux les remplacèrent.
« Que nous vaut cette expulsion ? C’est un scandale !
- Tout ridés, tout flétris, privés de la moindre vigueur… Et l’on s’étonne de son sort ! Vous avez fait votre temps, allez, ouste, vils prétentieux jaloux de nos bonnes joues écarlates. Place aux jeunes. »

Finalement, la situation n’est pas si mauvaise après tout, se disaient les fils d’Espelette poitevins d’adoption et désormais franciliens. Rien, rien de rien, nous ne regrettons rien…

Mais ces piments avaient tort de se réjouir.
Que ce soit celle de la bûche de la campagne ou celle du gaz de la ville, de toute façon la flamme  finira par les griller.

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