mardi 15 août 2017

La vilaine petite tomate

Était-ce vraiment une bonne idée de cultiver des tomates de la variété Primary Color,  les compliments sur leur riche et douce saveur complexe étant suivis du commentaire : "plante encore en cours d'évolution ce qui explique la grande hétérogénéité de la grosseur des fruits et de sa coloration" ?
En effet, bien loin de l’aspect espéré

tomate Primary Color
Tomates Primary Color


je me suis retrouvé avec des tomates d’un jaune uni et un monstre : deux sœurs siamoises de couleurs différentes.

tomate, primary color
Tomate Primary Color


Dans la corbeille, j’entendais les tomates Cœur de Toro s’exclamer d’un air dégoûté :  « Mais chassez moi donc cette horreur ! ». Cœur bon à manger, sans doute ; mais bon cœur envers ses camarades, certainement pas… Quant aux sœurs à la couleur primaire jaune, elle se sont bien gardées de prendre la défense des siamoises, faisant comme si elles ne les voyaient pas.
Il n’y a donc que moi qui me sois occupé d’elles. J’entrepris une délicate opération chirurgicale qui les sépara. L’une d’elle parvint à se faire admettre sans trop de peine parmi ses presque semblables, mais le vert éclatant de l’autre continuait à la faire passer pour la vilaine petite tomate…

Finalement, j‘ai décidé d’assurer un sort privilégié à mes siamoises. Non mais !

Mais commençons par le commencement .
Devant l’abondance de tomates au jardin, j’ai pensé à en consacrer une partie à la confection d’un plat de tendrons de veau à la tomate.


J’ai pris ma corbeille  :

tomates, primary color, coeur de toro
Toro, Primaire, etc...



Allez, zou !
Je commence par en extraire les tomates Cœur de Toro, que je pèle après un bref plongeon dans l’eau bouillante. Pas besoin d’épépiner, il n’y a pratiquement que de la chair.

tomate, coeur de toro
Cœur gros
Je les partage simplement en quatre et réserve.
Ensuite je fais dorer sur toutes les faces les tendrons assaisonnés sur un trait d’huile d’olive dans un sautoir. Je les retire, et fais fondre un oignon paille du jardin haché grossièrement.
Je déglace avec un verre de vin blanc ( Gros Plant ), puis pose les quartiers de tomates Cœur de Toro, ajoute deux gousses d’ail, une feuille de laurier, un brin de thym, une inflorescence d’origan, quelques grains de poivres (blanc, noir et sauvage), une petite cuillerée de graines de coriandre.
Je ne remue surtout pas. J'insère les tendrons entre les quartiers de tomates.
Je couvre et laisse mijoter. Les tomates compotent, je me contente de retourner les morceaux de veau à mi-cuisson.

tendron, tomates
Tendrons au milieu des toros



C’est pendant ce temps que je  retourne vers mes siamoises. La couleur verte et le manque de maturité m’avaient donné une idée. Je vais les traiter en pickles.
Dans une petite casserole, je verse environ 10 cl de vinaigre balsamique blanc et 10 cl d’eau, je porte à ébullition ; je plonge alors dans ce liquide la siamoise verte, la siamoise jaune, une petite tomate rouge en plus pour la touche de couleur - chacun de ces fruits tranché en trois ; j’éteins aussitôt et laisse refroidir.

Je soulève le couvercle du sautoir. La cuisson est presque terminée. Je parsème de quelques feuilles de céleri hachées que je laisse cuire quelques minutes car elles m’avaient l’air bien coriaces à la découpe.

Pour terminer, je dispose les pickles de tomates sur le plat avant de l’apporter sur la table.
En accompagnement : tagliatelles.

tendrons, veau du limousin, tomates, pickles
Tendrons de veau du limousin, sauce tomate et pickles

La pointe d'acidité apportée par les pickles est fort agréable.
Mais surtout, aucun doute, les tomates du jardin, c’est quand même un régal, même quand elles sont vilaines…

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