lundi 2 mars 2020

La malédiction du pormonier

L’histoire bégaie.
Je puis reproduire la première phrase que j’écrivais il y a un an à quelques jours près  :

https://sosgrisbiche.blogspot.com/2019/03/diots-aux-legumes-aux-legumes.html

De bonnes âmes m’ont apporté de Savoie des saucisses locales, des pormoniers, ces diots intégrant des épinards et des poireaux.

pormonier
Pormoniers en habit de voyage


J’ajouterai néanmoins cette précision : il s’agit de la fabrication d’un petit artisan qui les a mis sous vide. Après le périple qu’il a subi d’un retour de montagne, je préfère ne pas laisser traîner ce produit sensible trop longtemps au réfrigérateur. Je me lance donc dans la préparation du repas dont il sera la guest-star.


Je me dirige vers le placard afin de m’emparer du paquet de crozets niché au milieu de ma réserve de pâtes. Mais où qu’c’est-il qu’il est ce fichu paquet ? Je fouille, je farfouille, je tourne, je retourne, j’extrais, je déplace, j’enlève, je remets, je rattrape au vol une boîte de fusilli, ne peux empêcher la chute de spaghetti qui s’en tireront avec quelques fractures, expulse un sachet de lentilles qui n’avait rien à faire là. Je me résous finalement à admettre que, soit ces crozets ont réussi à s’évader de ce local clos pour retourner dans leur Savoie natale - ce qui me paraît peu vraisemblable -, soit ils n’ont existé que dans mon imagination.
Je me passerai de crozets.
Je me dirige vers la rangée de bouteilles alignées pour la cuisine (huiles, vinaigres, vins et autres liquides alimentaires) afin de m’emparer du sauvignon dévolu à la cuisson. Mais où qu’c’est-il qu’il est ce fichu pinard ? Mais oui, là je me souviens, j’ai fini la bouteille en la versant sur mon rôti de veau et j’ai oublié de la remplacer…
Je me passerai de vin blanc.

Il me faut pourtant cuisiner ces pormoniers !
Improvisons une recette… J’avise une boîte d’œufs achetés l’avant-veille au marché, je sais qu’un beau morceau de Beaufort acheté à la coopérative locale qui accompagnait les pormoniers se trouve rangé au frais.  D'ailleurs je l'ai même aperçu en sortant ces saucisses... Je confectionnerai donc une omelette saucisse fromage.
J’ai vu que quelques recettes (sans doute concoctées par des membres de ligues de tempérance…) se contentent d’inviter à cuire ces saucisses dans simplement de l’eau bouillante.
C’est ce que je vais faire, à mon grand regret, espérant que ce ne sera pas la grande lessive.

pormoniers
Quand les pormoniers font pâle figure


Vingt minutes plus tard, je découpe les pormoniers en petits tronçons sur la même planche qui m’a servi à partager le beaufort en petits parallélépipèdes pendant la cuisson.
Ensuite je passe à la finalisation de l’omelette. Cinq œufs battus, force poivre, un peu de sel, le tout versé sur un mélange de beurre et d’huile d’olive.
Dès que le fond est coagulé, j’insère les découpes de pormoniers, tout en continuant à agiter la poêle, puis je parsème des morceaux de beaufort. J’ajoute quelques noisettes de beurre.

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Quand la Normandie fond sur la Savoie


Aussitôt je pose la poêle sous le gril rougeoyant du four afin de faire fondre le fromage - pas trop longtemps, l’omelette devant rester légèrement baveuse.

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Omelette campagnarde savoyarde


Ben ça y est, mission accomplie ! J’ai bravé la malédiction du pormonier.

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