Parmi eux, des courgettes, même pas masquées comme savent le faire les dignes concombres, se multiplient à tout va dans le jardin. Ces envahisseurs parviennent même à occuper ma cuisine, où j’ai bien du mal à leur trouver des emplois. J’ai parfois envie de m’écrier : courgette, jette, jette !
Alors, qu’elles se soient camouflées dans des treillis vert clair, vert foncé, zébrés ou même qu’elles se soient habillées d’un smoking blanc, pas de pitié pour les courgettes. Je les pourfends et les parque dans un enclos aux murs métalliques. Je sais qu’elles vont s’y faire suer, mais tant pis pour elles.
Cucurbis tassés |
Elles n’en sortiront que pour avoir maille à partir avec un filet (de canard). Pour faire bonne dose, il y aura aussi l’aiguillette pour les titiller. Et pour contenir leur ruée dans l’assiette, des boucliers de peau croustillante.
Courgettes al dente |
Mais à quoi bon, dix têtes sont abattues, cent se relèvent.
Et ces courgettes sont appuyées par d’autres cucurbitacées, ces malfaisants sans vergogne.
Dans quelque temps des courges et surtout ces horribles potirons dont je ne m’étonne pas qu’ils soient les favoris des halloweeniens crétins…
Mais déjà les cornichons sont là, gnomes sournois des concombres. Ils s’amusent à se planquer pour réapparaître le lendemain gonflés de suffisance par le mauvais tour qu’ils ont joué au conserveur. Parfois ce dernier peut répliquer en infligeant le goulag à ces enflures : tu seras molossol, mon gros cornichon. Mais que répliquer devant la folie des grandeurs, tel ce cornichon qui se croyait zeppelin.
Il est gonflé ! |
Quel cornichon!
Toujours est-il que je suis traumatisé par ces intrusions massives. Ne voilà-t-il pas que dans un moment d’hallucination fort heureusement passager, j’ai pris d’inoffensifs cervelas pour des cucurbitacées déguisés. Pris de panique, je les ai dépouillés et lacérés de la pointe de ma rapière.
Ben finalement, ainsi c’était (bonne) chose faite. Il ne me restait plus qu’à les poser sur des tranches de pommes à l’anglaise, les parsemer de bâtonnets d’emmental et les arroser d’une rémoulade enrichie de ciboulette. Tout en sacrifiant un gros cornichon sorti de son bocal sur l'autel de la cochonaille…
Ouf, ce ne sont pas des cucurbitacées! |
Ah, il est bien dommage que le bon cervelas ne soit pas animé de la même ardeur procréatrice que la vilaine courgette. Le monde est mal fait.
😢
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire